Des partis politiques ont dénoncé l’agression, lundi 9 avril à Tunis, des manifestants, par les forces de l’ordre, appelant à la libération immédiate des manifestants arrêtés, tout en affirmant leur rejet catégorique de toute atteinte à la liberté d’expression, aux droits de l’homme ainsi qu’au droit à manifester pacifiquement.
Le forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakatol, FDTL) a dénoncé l’agression des manifestants au niveau de l’avenue Habib Bourguiba, s’étonnant de la poursuite de la répression au niveau de l’avenue Mohamed V et d’autres artères de la capitale qui ne sont pas concernées par la décision de l’interdiction émise par le ministère de l’Intérieur.
Le FDTL a appelé à la révision de la décision relative à l’interdiction de manifester pacifiquement au niveau de l’avenue Habib Bourguiba, à la fixation d’un délai pour cette décision et à l’instauration d’un dialogue immédiat avec les composantes de la société civile pour éviter toute forme de violence, appelant à ouvrir une enquête sur les violations commises afin d’identifier les éléments suspects qui ont participé à l’agression des manifestants.
De son côté, le groupe d’Al Aridha au sein de la constituante a dénoncé ce qu’il a qualifié de “violence excessive”, utilisée par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants y compris les participants à la marche des jeunes sans emploi de Sidi Bouzid jusqu’à Tunis.
Le groupe a appelé l’opposition au sein et en dehors de la constituante à faire face à la politique actuelle adoptée par le gouvernement en matière des libertés publiques et d’empêcher le retour d’un régime dictatorial.
Le parti du Congrès pour la République (CPR) a, quant à lui, dénoncé “les dépassements étranges et injustifiés de l’appareil sécuritaire”, indiquant, à ce propos, “qu’un grand nombre d’agents des forces de l’ordre et des personnes en civil dont on ne connaît pas l’appartenance”, ont fait face avec “une violence effrénée et une répression sauvage” aux manifestants pacifiques et ont procédé à l’arrestation de plusieurs d’entre eux. Selon un communiqué du CPR, “ce traitement inacceptable réservé par les agents des forces de l’ordre aux manifestants pacifiques” intervient deux jours seulement après un traitement similaire de la manifestation des chômeurs et quelques jours après les agressions perpétrées contre les blessés de la révolution et les familles des martyrs ainsi que contre certains activistes, devant le siège du ministère des droits de l’homme et de la justice transitionnelle en particulier.
Hamma Hammami, porte-parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie a déclaré au micro de Mosaïque Fm, que des milices du Mouvement Ennahdha ont participé à l’agression des manifestants hier le 9 avril 2012, à l’Avenue Habib Bourguiba.
Le ministère de l’intérieur a donné sa version des faits sur les évènements survenus lundi au niveau de l’avenue Habib Bourguiba, dans laquelle il dénonce ce qu’il qualifie “de violation flagrante de la loi et de tentative par certaines parties de semer l’anarchie et la déstabilisation au lieu de respecter la loi et les libertés”.
Selon le ministère de l’intérieur, “un groupe de personnes ont cherché à transgresser la décision d’interdire toute manifestation au niveau de l’avenue Habib Bourguiba, décision émise par le ministère de l’intérieur le 28 mars dernier et cela en cherchant à envahir l’avenue Bourguiba, en dépit des mises en garde adressées par les forces de l’ordre et de leur tentative de les dissuader et de les amener à manifester ailleurs”.
Le ministère indique que les manifestants ont “recouru aux insultes et aux agressions physiques pour forcer le passage vers l’avenue Habib Bourguiba”, ce qui a contraint les forces de l’ordre à les disperser en usant des gaz lacrymogènes, ajoutant qu’ils se sont dispersés dans plusieurs artères parallèles et ont poursuivi leurs tentatives de forcer à nouveau le passage et d’attaquer les forces de l’ordre avec des pierres et des projectiles.
WMC/TAP
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