La salle du Cinéma « Le Mondial » à Tunis a abrité, samedi après-midi, la première projection du Film américain « Page one, inside the New York Times » d’Andrew Rossi, dans le cadre des 4èmes Rencontres du Cinéma Indépendant américain (5-8 avril 2012).
Sorti le 8 juillet 2011, ce documentaire de 88 mn, invite le spectateur à se faufiler dans les coulisses de la rédaction d’un des journaux les plus connus au monde, The New York Times. L’idée est de dresser le portrait d’un métier en pleine mutation qui tente de survivre au moment où son modèle économique s’écroule.
Le réalisateur s’interroge sur la place du journalisme traditionnel à l’ère des blogs et des réseaux sociaux. Le film s’intéresse principalement à la division Média du New York Times et offre une bonne tribune à David Carr, un journaliste chevronné qui parle de l’évolution de son propre métier. Les journalistes interviewés n’ont pas caché leur crainte de la nouvelle conjoncture communicationnelle.
Mais ils ont parlé avec beaucoup d’émotion du travail qu’ils exercent là où ils ont toujours rêvé de le faire. « Le NYT n’est pas encore mort et on peut espérer que ça restera ainsi longtemps », souligne un des journalistes interrogés.
Fondé en 1851, le New York Times a su s’imposer comme l’un des médias les plus prestigieux de la planète. Lauréat de 106 prix Pulitzer, un record, le journal a pourtant, comme tous les autres, dû faire face à la crise qui secoue le monde de l’édition depuis 2009.
Popularité grandissante de l’Internet, apparition de sites comme Wikileaks, YouTube ou Twitter, crise de confiance des lecteurs causée par quelques articles controversés (dont ceux de Judith Miller affirmant que Saddam Hussein cherchait à fabriquer des armes de destruction massive), chute dramatique des revenus publicitaires, avènement de l’IPad…autant d’événements qui ont forcé les artisans du New York Times à repenser leur mode de fonctionnement et les règles du métier de journaliste.
WMC/TAP