«Non au favoritisme» ! On n’a pas arrêté de scander ce slogan dans nombre de gouvernorats de la République, ces jours-ci, suite aux dernières nominations des gouverneurs. On a vu des citoyens protester à Monastir, à Nabeul et aussi à Béja. Au mois de janvier, les journalistes protestaient contre les nominations abusives des chefs de rédaction dans certains médias publics appelant à s’indigner « contre les pratiques du nouveau gouvernement qui rappellent celles du régime déchu».
Il faut dire que nombreuses sont les nominations qui suscitent un scepticisme qui frôle parfois la paranoïa chez les fonctionnaires ou les simples citoyens car, lorsqu’il ne s’agit pas de postes hautement politiques, on n’arrive pas à s’expliquer l’urgence de nommer certains haut cadres ou de nouvelles compétences dans une administration publique saturée de qualifications qui ne demandent qu’à faire preuve de leur expertise et de leur savoir-faire.
Une méfiance outrancière face à un gouvernement qui répète à longueur de jours et d’heures qu’il n’exerce aucun favoritisme et qu’il ne privilégie aucun des acolytes du parti sorti vainqueur des urnes, en l’occurrence Ennahdha.
Plus encore, lorsque nous observons des cas comme celui que vient de vivre la représentante de Tunisair à Londres, délogée de sa place “sans raisons convaincantes” et qui se dit “victime d’un dossier ne se basant pas sur des délits majeurs ou des pratiques malsaines, mais tout juste parce qu’on son subordonné sympathisant Ennahdha ne voulait plus d’elle à ce poste”.