Nasreddine Ben Saïda, directeur d’Ettounissia, est maintenu sous contrôle judiciaire à partir de ce lundi 20 février, en attendant son procès pour le mercredi ou le jeudi prochain, a déclaré maître Hadhami Bousorra, membre du Comité de défense dans l’affaire d’Ettounisia.
Lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui au siège du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) par le Comité de défense du directeur d’Ettounisia, actuellement incarcéré à la prison de Mornaguia, l’avocate a souligné que Nasreddine Ben Saïda, qui a entamé depuis samedi dernier une grève de la faim, a un bon moral en dépit des signes de fatigue.
Après l’avoir rencontré ce matin, elle a tenu à rapporter ses propres propos : “je fais une grève de la faim pour protester contre une loi caduque, contre ma détention arbitraire, comme si j’étais un criminel et un danger pour la rue et pour la liberté, c’est aussi un cri d’indignation contre l’atteinte aux libertés en Tunisie”.
De son côté, maître Omar Belhaj Khlifa a tenu à souligner que l’affaire d’Ettounisia est une affaire qui touche tout le monde dès lors qu’elle porte atteinte à la presse qui est la voix du peuple. Dans ce sens, il a estimé que l’arrestation de Nasreddine Ben Saïda est illégale étant donné que l’article n°121 n’est plus valable, appelant avec insistance à l’application du décret-loi n°115 qui était censé entrer en vigueur depuis le mois de novembre dernier.
Prenant la parole, maître Khaled Krichi a souligné que le maintien en prison de son client a été fait sur ordre de l’instruction publique et non suite à une plainte.
De ce fait, cette affaire est d’ordre politique et non pas juridique, a-t- il soutenu. Au delà de la polémique pénale, maître Mahmoud Mtir a estimé que cette affaire dépasse le journaliste Nasreddine Ben Saïda pour devenir une affaire de liberté de pensée et d’expression, et constitue une épreuve non seulement pour la société civile et le secteur de la presse mais une épreuve pour la magistrature.
A la fin de la conférence de presse, le Comité de défense a réaffirmé la nécessité de former un seul front pour soutenir Nasreddine Ben Saïda dont l’affaire s’inscrit dans un système global de libertés et parce qu’il est considéré aujourd’hui “le premier prisonnier d’opinion après la révolution”.
WMC/TAP
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