Depuis le palais présidentiel de Carthage, Moncef Marzouki a accordé une interview exclusive à Frédéric Gersdorff et Nicolas Willems, deux journalistes de la chaîne de télé belge RTBF.
Dans cet entretien, l’ancien opposant de Ben Ali a livré une vision résolument optimiste et a tenu à mettre les choses au point en ce qui concerne l’attachement de son gouvernement à la défense des valeurs démocratiques.
“C’est la démocratie qui a triomphé, pas l’islamisme… Ce qui gouverne la Tunisie, c’est un gouvernement démocratique, issu démocratiquement des urnes et qui est formidablement attaché à la défense des droits de l’homme”, a déclaré Moncef Marzouki.
Interrogé sur la montée du salafisme en Tunisie, le militant des droits de l’homme a reconnu qu’il s’agissait d’une «minorité agissante, bruyante qui pose des problèmes de sécurité», tout en ajoutant qu’il avait rencontré deux cheikhs salafistes et qu’il étudiait la question de près.
Concernant la fusillade de Bir Ali Ben Khlifa, Marzouki a affirmé que cette attaque est bien salafiste et a annoncé la prolongation de l’Etat d’urgence.
Sur la question des droits des femmes, Marzouki a nié qu’ils soient menacés, en déclarant que “le vrai problème des femmes aujourd’hui en Tunisie c’est la pauvreté, c’est l’illettrisme, ce sont les mauvaises conditions de santé, c’est ça notre problème fondamental, personne ne menace les droits des femmes, et d’ailleurs si tel était le cas, nous serions là pour justement défendre les droits des femmes”.