Le supposé «émir» de Sejnane a été invité récemment par une chaîne de TV locale pour s’expliquer sur les évènements de ce patelin perdu dans les environs de Bizerte, connu surtout pour son parc national.
Il a démenti catégoriquement les faits rapportés par un journal de la place, il a même repoussé le qualificatif «salafiste», terme péjoratif, selon lui , dont il était accusé .
Avec un accent de sincérité qui frôlait la naïveté, l’«émir» s’est déclaré adepte d’un mouvement pour le réveil et le renouveau islamiques et la réinstauration du califat : «En dehors duquel il n’y a pas de salut pour la Oumma». Afin d’éviter toute confusion avec Erdogan qui s’est proclamé héritier des Ottomans, l’Emir qualifia son califat de «rached» c’est-à-dire le sixième califat proclamé pompeusement il y a quelque temps par M. Hamadi Jebali, l’actuel chef du gouvernement.
En fait quel mal y a-t-il à s’accrocher à un passé glorieux de la Oumma et qui, dans le monde musulman, n’est pas adepte de son renouveau? Le roi du Maroc n’est-il pas proclamé Emir des croyants en raison de sa descendance de la famille du Prophète? L’arrière-grand-père du roi de Jordanie, émir de La Mecque, ne se déclarait-il pas descendant lui aussi du Prophète?
On est cependant en droit de s’interroger pourquoi ces adeptes du califat font table rase de tous les califes qui s’étaient succédé depuis le cinquième calife jusqu’au dernier: le sultan ottoman Abelhamid qui fut obligé d’abdiquer sous la pression et la menace d’Attaturk au début du siècle dernier au lendemain de la Première Guerre mondiale.
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