L’Emir du Qatar fêtera la “Révolution” avec nous, et les ressortissants des pays du Golfe n’auront plus besoin de visa pour venir en Tunisie.
Le Cheikh Rached Ghannouchi l’avait annoncé, il y a déjà quelques temps, lui qui s’étonnait lors d’une intervention adressée dimanche 25 décembre à ses militants que la presse tunisienne nuise au parti et au pays en véhiculant uniquement des informations sur les sit-in, manifestations, vandalisme et blocage de routes. “Les médias s’acharnent sur Ennahdha en diffusant chaque jour des informations qui démoraliseraient les plus optimistes et les plus courageux. Alors que les sondages d’opinion donnent 92% des Tunisiens pour optimistes quant à l’avenir du pays dont 96% de femmes. Ces journaux auraient même titré “le nouveau gouvernement Ennahdha “Al Mahzala” nos ministres sont inexpérimentés et non qualifiés, ceux de Ben Ali l’étaient peut-être plus…. Oui ils étaient peut-être plus qualifiés en matière de corruption et de malversations…”
Rached Ghannouchi a déploré le non respect des choix du peuple par la presse qui est allée jusqu’à prétendre que les ministres Ennahdha sont des “membres de l’OTAN” et ont été choisis sur la base de leurs liens de parenté et non leurs compétences ou leur niveau d’instruction. “Ne parlons pas de l’occupation qatarie, citée à tort et à travers… alors que si l’on amenait les 170.000 Qataries et on les mettaient dans la capitale, il s’y perdraient… Ceci est réellement choquant car toute source de bien-être pour l’économie tunisienne en provenance du Qatar, des pays du Golfe, de la Turquie, de l’Algérie ou de la Libye doit être taxée de tous les maux. Le seul critère pour les médias est que tout ce qui peut privilégier Ennahdha même si c’est dans l’intérêt de la Tunisie est mauvais, par contre, ce qui peut-être contre Ennahdha même si cela conduit à la ruine du pays est bon”.
Le Cheikh a encouragé ses militants à être constructifs et à ne pas faire attention aux esprits chagrins. Ce qui revient à dire que le père spirituel du parti a en tête des projets concrets pour la reconstruction économique du pays. Ses amitiés avec les pays du Golfe vont certainement l’aider d’autant plus que les portes du pays leur sont ouvertes aujourd’hui que les visas vont être “dégagés”. Mais notre Cheikh est-il prêt à satisfaire les exigences des Cheikhs du Golfe?
L’Emir du Qatar pourrait peut-être nous donner une idée de son programme en direction de la Tunisie lors de sa prochaine visite prévue, rappelons-le, pour le 14 janvier.
A.B.A