La réunion de la première assemblée constituante en Tunisie, en ce mardi 22 novembre au Bardo, ne se tient pas sous des feux d’artifice, signe de la victoire de la démocratie mais plutôt sous une pluie de slogans scandés par des milliers de manifestants criant du “Souad, dégage”, “chaab Tounes horr horr la America wa la Qatar, Tounes Tounes horra wa america Ala barra” (le peuple tunisien est libre, le Qatar et les USA, restez chez vous, la Tunisie est libre, USA reste chez toi) ainsi que le chant de l’hymne national.
La Tunisie, fière, il y a un mois à peine d’avoir réussi ses premières élections démocratiques, se réveille avec une gueule de bois et s’inquiète soudain de son avenir.
Les partis vainqueurs réussiront-ils à rassurer, à conforter et à sécuriser un peuple qui demandait la dignité par et dans le travail? Espérons-le, des promesses ont été formulées à maintes reprises par les nouveaux dirigeants mais beaucoup craignent un revirement des orientations modernistes prônées par les Nahdhaouis pendant leurs campagnes électorales.
La lecture de la Fatiha dans une conférence de presse, hier, lors de l’annonce des trois présidences, laisse entendre une couleur religieuse pas très “catholique” dans une manifestation officielle et n’est pas pour rassurer. Ce sont de nouvelles traditions tout comme le nombre de femmes voilées dans la salle du Parlement.
Espérons que les promesses seront respectées et que nous vivrons la deuxième République et non la nouvelle khilafa.
A.B.A