Les tractations entre différents partis candidats à la Constituante avaient commencé bien avant les élections. Elles ont continué de plus belle après l’annonce des résultats.
Cela fait aujourd’hui un bon bout de temps que le peuple tunisien est tenu en haleine dans l’attente de ce à quoi doivent aboutir les négociations entre les différents partis sortis vainqueurs des urnes.
Rien, nothing, niente. Rien n’a transparu et nous commençons même à croire que l’élaboration d’une Constituante est passée en second plan tant les discussions et parfois même les querelles entre les différents partis se concentrent sur un seul dossier : celui de la répartition des portefeuilles ministériels et du choix des nouveaux présidents de la Constituante et du pays.
Quelques heures et au plus une ou deux journées séparent une fausse rumeur devenue tout d’un coup une information colportée dans les différents médias et une autre. Quand on n’a pas d’informations, on en crée.
Dernière nouvelle en date, Ettakattol se retire des négociations en guise de protestation contre les déclarations de Hamadi Jebali à propos d’un sixième Califat et parce qu’il n’arrive pas à s’entendre avec le CPR à propos de la distribution des portefeuilles ministériels.
La course après les hauts postes a commencé très tôt mettant en veilleuse l’objectif principal des élections : l’élaboration d’une Constitution.
Dans l’attente, les partis minoritaires et les indépendants élus à la Constituante se contentent du rôle de spectateurs ou plutôt de simples figurants, le temps que les grands arrivent à trouver un consensus pour sauver la Tunisie du marasme dans lequel elle baigne.
Que l’économie risque de régresser, que la croissance n’arrive pas, que les chômeurs restent au point mort et que les prix grimpent au ciel, qui en a cure ? Pour Marzouki, le politique supplante l’économique, et pour Ben Jaâfar, il a bien droit à un poste honorable au vu de son long combat, quant à Ennahdha, elle a son agenda, assurer la continuité des institutions et surtout regarder faire les autres partis en attendant qu’ils s’entendent entre eux.
Et bien sûr, c’est la Tunisie qui trinque, qui souffre, qui attend, qui angoisse, qui panique et qui déprime. Au secours les psychothérapeutes, aidez-nous à supporter l’aveuglement de nos politiciens !
Amel Belhadj Ali