Souad Abderrahim, représentante du mouvement Ennahdha à l’assemblée constituante, a affirmé sur les ondes de Monte Carlo Doualiya que «les mères célibataires sont une infamie pour la société tunisienne» et que seules les victimes de viol ont droit à la protection de la loi. Pour les autres, notamment celles qui ont «volontairement» des relations et des enfants hors mariage, il est inadmissible de leur procurer une telle protection. Elle ajoute à propos de leur situation qu’elle est «honteuse à l’égard des autres pays arabes».
Ces déclarations ont déclenché dans la presse et sur les réseaux sociaux l’indignation et même des appels à manifester, exemples:
Mohamed Ali CHARMI, dans son blog, déclare «je suis très choqué d’entendre ça d’une femme tout court que dire d’une femme ayant intégré une université prestigieuse et qui travaille dans le secteur de la santé là où on est près des malheurs de notre société».
Boukornine donne aussi son point de vue: «Je me sens sincèrement outré par tant d’ignorance et d’étroitesse d’esprit. Comment une femme aussi bornée, aussi obscurantiste puisse avoir autant de temps de parole, autant de tribunes pour accueillir ses extravagances et encore pire, participer à la réalisation d’une constitution historique qu’on espère équilibrée et garantissant les droits de tous les citoyens tunisiens?»
Et dans une lette ouverte Jolanare, femme tunisienne, déclare: «Vous êtes pharmacienne, ancien membre de l’Uget, et porte parole de Nahdha. Je vous inviterai d’abord, chère madame, à tenir des propos respectables envers les femmes tunisiennes avant de vous permettre de juger qui est digne d’être respecté et qui ne l’est pas».
Skander Mzah, étudiant en 5ème année de médecine à Tunis, animateur bénévole auprès des enfants hospitalisés 2002/2008 dans son article paru à Nawaat affirme «Nous avons ” dégagé” un dictateur pour avancer, pour prendre par la main les personnes les plus démunies, les laissés-pour-compte, pour rétablir la dignité de chacun. Ennahdha cible à travers madame Souad Abderrahim (futur ministre de la vertu ?) un problème statistiquement marginal, mais combien significatif du projet de société qui nous sera proposé».
Y. Habiba