L’ancien ministre de l’Intérieur a raconté, samedi 29 octobre à la Fondation Temimi, par le menu les deux semaines passées à ce poste. Pour l’histoire.
«J’ai servi mon pays pendant près de trente ans à divers postes, mais c’est comme ministre de l’Intérieur -pendant seulement quinze jours, que l’on parle le plus de moi».
Le plus dur à supporter pour lui n’est pas tant de devoir comparaître devant la justice pour répondre de sa gestion durant ces deux semaines –l’ancien ministre affirme faire confiance à la justice tunisienne-, que les attaques subies après sa malheureuse conférence de presse du 17 janvier 2011.
La vie d’Ahmed Friaa bascule le 12 janvier 2011. Ce jour-là, l’ancien président l’appelle au téléphone pour lui proposer le portefeuille de l’Intérieur. Et il accepte. Ses amis reprocheront à cet universitaire qui «ignore tout des questions sécuritaires», d’avoir accepté cette offre et se demandent pourquoi a-t-il alors accepté «d’assumer une responsabilité difficile dans une période délicate»?
N’a-t-il pas été un peu naïf, comme le lui ont reproché certains de ses amis, en prenant pour de l’argent comptant les promesses d’un Ben Ali à qui il était déjà arrivé d’en faire par le passé, notamment le 7 novembre 2011?
En deux semaines, Ahmed Friaa affirme avoir fait délivrer près de 3.000 passeports à des Tunisiens résidents à l’étranger qui le demandaient, mis sur pied une commission chargée de réviser l’organigramme et les statuts des forces de sécurité intérieure, et entamé des contacts avec des pays ayant réussi dans la formation des agents de l’ordre pour qu’ils aident la Tunisie à en faire une force au service de la collectivité nationale et non plus d’un petit groupe, et publié un arrêté sur les écoutes sans autorisation de la justice.