A la suite de la publication par le Bureau central de l’Instance supérieure indépendante pour les Elections (ISIE) d’un communiqué dans lequel elle dénonce les menaces proférées contre les membres des Instances régionales indépendantes pour les élections (IRIE) dans les circonscriptions électorales à l’étranger, notamment, dans les circonscriptions France 1, France 2 et Montréal, et où l’ISIE a affirmé la régularité de l’opération électorale et la sécurité des urnes, en affirmant que, “contrairement aux campagnes fomentées par l’association “ATIDE”, notamment, en ce qui concerne le bureau de vote de Sarcelles (circonscription de France I), tel qu’il ressort du procès-verbal de l’ouverture des urnes, signé par le représentant de la même Association”.
Dans ce même communiqué, l’ISIE ajoute qu’elle “considère que les campagnes de diffamation et les menaces proférées par la tête de l’une des listes invalidées contre la présidente ainsi que certaines membres de l’IRIE de France 2 (Marseille) est une action grave, tout comme il procède d’une ancienne pratique anti-démocratique”.
En réponse à ce communiqué, “l’ATIDE prend note du communiqué de l’ISIE l’accusant de mener une « campagne fomentée » sur les irrégularités constatées lors du déroulement du scrutin à l’étranger (20-21-22 octobre 2011), notamment en ce qui concerne le bureau de vote de Sarcelles (circonscription de France I).
L’ATIDE s’étonne de la formulation employée par l’ISIE, “campagnes fomentées”, pour qualifier son travail. L’ATIDE tient à rappeler que ses conclusions, telles qu’elles ont été consignées dans sa déclaration préliminaire découlent d’un processus d’observation, neutre, indépendant, bien étudié et vérifié.
Au sujet du bureau de Sarcelles, objet de l’accusation de l’ISIE, l’ATIDE confirme les irrégularités relevées par ses propres observateurs, à savoir le déplacement de l’urne non scellée, après la fermeture du bureau de vote, en dehors du centre de vote et dans un lieu non identifié. Ce fait a, par ailleurs, été constaté en présence d’autres observateurs nationaux ainsi que des délégués de listes candidates.
L’ATIDE appelle l’ISIE à faire preuve de plus de retenue quant aux accusations graves formulées à l’endroit d’un membre de la société civile.
Par conséquent, l’ATIDE invite l’ISIE à l’autocritique et au choix des termes du débat constructif digne d’un peuple qui s’est sacrifié pour sa liberté, et rappelle deux principales demandes faisant suite aux conclusions tirées de ces premières élections :
1. « Dans le respect des valeurs qu’elle défend, l’ATIDE appelle à sanctionner avec la plus grande sévérité tous ceux qui, par leurs pratiques, ont entaché ces premières élections libres, les rendant indignes des attentes de tout le peuple tunisien, en droit d’attendre un scrutin à la hauteur des sacrifices qu’il a consentis».
2. L’ATIDE appelle l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections à publier sans délai les détails des résultats par bureau de vote, seuls à même de permettre à tous les citoyens tunisiens de s’assurer de leur intégrité. Cette garantie essentielle de transparence, inscrite dans la loi, est d’autant plus indispensable aujourd’hui que l’opération de compilation a soulevé de nombreuses interrogations légitimes.