Tunisie – Médias : Lorsque la presse française tombe dans le nombrilisme

Le proverbe français dit bien «Heureusement que le ridicule ne tue pas!». Sinon, on serait tous morts. Nous ne pouvons croire autrement en lisant l’article consacré par le quotidien français «Direct Matin» à l’aide fournie par les chaînes françaises de service public à l’Etablissement de la Télévision Tunisienne (ETT) à l’occasion de l’élection du 23 octobre 2011.

Cet article, publié dans l’édition du vendredi 28 octobre 2011, de ce quotidien gratuit, tiré en 400 000 exemplaires par le groupe du richissime homme d’affaires français François Bolloré, écrit ceci: «Après vingt-trois ans de dictature, il est difficile de retrouver les réflexes d’indépendance et de liberté pour les journalistes tunisiens. Ils réapprennent le débat démocratique avec l’aide des chaînes françaises» (Sic).

Et l’article d’être ponctué de déclarations comme celle-ci, faite par un membre de l’équipe de rédaction du journal de 20 heures sur Al Watanya 1: «Nous avons mis un peu de temps pour nous caler mais nous y arrivons petit à petit grâce à l’aide et l’expérience des journalistes qui nous forment».

En somme: merci à nos confrères français de nous avoir prêté main forte. Que serions-nous sans eux! Tout le monde sait que des formateurs tunisiens, américains, anglais, allemands, arabes et de bien d’autres nationalités se sont engagés depuis l’avènement de la Révolution du 14 janvier 2011 dans un travail important afin de mieux préparer les journalistes tunisiens, dont ceux de l’ETT, à réussir une transition médiatique. Le mérite ne revient pas ainsi à nos seuls confrères français.
M.F.