“Les mises en garde“, si l’on ose les exprimer ainsi, commencent déjà à l’étranger. En effet, tout en se déclarant “optimiste” après les élections de l’assemblée constituante, Alain Juppé, le ministre français des affaires étrangères, a déclaré que le G8 va mettre en place une aide économique en faveur de la Tunisie, mais que cette aide sera conditionnée “au respect des valeurs démocratiques“, selon la TAP.
Et M. Juppé de préciser: “Naturellement, cette aide, nous l’apporterons dans la mesure où les lignes rouges ne seront pas franchies. Je pense que c’est important d’avoir cette conditionnalité… Le respect de l’alternance démocratique, des droits humains, de l’égalité hommes-femmes font partie de ces lignes rouges“.
Pour autant, le ministre français ne veut pas anticiper sur un éventuel “franchissement“ de ces lignes rouges : “Je vais être optimiste sur la Tunisie. On ne va pas se plaindre qu’il ait eu des élections. (…) Il y a eu des élections libres, il n’y a pas eu de tricherie (…) et le peuple tunisien s’est exprimé. Nous devons respecter ce suffrage”, cite la même source.
Pour sa part, le président français, Nicolas Sarkozy, lors du Conseil des ministres, a indiqué que la France sera “vigilante sur le respect des droits humains et des principes démocratiques en Tunisie… notamment la diversité culturelle et religieuse et l’égalité des hommes et des femmes”. Mais parallèlement, M. Sarkozy a souligné que “la France et l’Europe avaient un rôle crucial à jouer pour accompagner la Tunisie vers la démocratie“, et de ce fait, elles “prendraient toutes leurs responsabilités en la matière“.