L’unité de monitoring des médias relevant de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a présenté, vendredi, au palais des congrès à Tunis, les résultats de son 2e rapport sur le contrôle et le suivi de la couverture médiatique des acteurs politiques entre le 1er et le 13 octobre.
L’échantillon d’observation a porté sur les établissements médiatiques publics et privés: 9 journaux quotidiens, 9 chaînes de télévision, 13 stations radio régionales et privées et 3 journaux électroniques, a indiqué Hamida El Bour, responsable de l’unité de monitoring.
“Nous avons également suivi les chaînes d’information étrangères regardées par les tunisiens Al Jazira et France 24” a-t-elle indiqué, précisant qu’une étude qualitative a été effectué sur la chaîne Al Mostaqilla émettant de Londres.
Les résultats du rapport indiquent que les chaînes Al Wataniya 1 et 2 ont exclusivement assuré la diffusion des spots télévisés des candidats, alors que les chaînes privées ont axé leur couverture sur les débats contradictoires. La couverture des chaînes étrangères a été limitée.
La couverture a été neutre dans l’ensemble, mais certaines chaînes n’ont pas réservé le même temps d’antenne aux acteurs politiques, souligne le rapport.
La chaîne satellitaire qatarie Al Jazira a réservé un temps d’antenne nettement supérieur au Mouvement Ennahdha, alors que la chaîne d’information continue française France 24 a favorisé Ettakatol.
La chaîne Al Mostaqilla a totalement consacré sa programmation à la couverture de la campagne électorale de son propriétaire Hachmi Hamdi, leader et candidat du “Mouvement de la pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement”.
S’agissant des candidates femmes, le rapport révèle que leur présence était faible et ne représente pas plus de 10 pc sur Al Wataniyya 1 et 20 pc sur Nessma TV.
La presse écrite a axé sa couverture, au cours des 13 premiers jours de campagne, sur l’information de terrain, négligeant l’enquête et le reportage en tant que genres de couverture journalistique.
Au niveau de la forme, Al-Chourouq a réservé le plus grand espace de couverture, en éditant un supplément quotidien de 24 pages consacré aux élections.
Certains journaux ont fait montre de partialité nette en privilégiant des partis en particulier, et ce de l’ordre de 50 pc dans certains cas.
La présence des politiques femmes était très faible dans la presse écrite quotidienne, alors que la publicité politique et la publicité masquée ont été constatées dans certains journaux.
Pour ce qui est des stations radio, les chaînes publiques ont opté pour une édition commune transmise sur toutes les radios centrales et régionales et pour un programme quotidien sur la campagne électorale. Les stations privées ont pour leur part opté pour les débats contradictoires.
Le rapport estime que les radios ont été neutres dans l’ensemble, mais n’ont pas été équitables envers les acteurs politiques femmes.
Dans la presse électronique, une absence de neutralité a été relevée dans certains articles d’information, en plus d’une tendance au sensationnalisme dans quelques cas. La femme politique est quasiment absente des couvertures, indique également le rapport.
Webmanagercenter publie des interviews filmées avec des acteurs politiques, lesquelles sont annoncées plusieurs jours durant sur sa page d’accueil.
Des cas de diffamation de politiques ont été relevés sur un article du journal électronique “Attounissia”, conclut le rapport. (TAP)