Pour la sécurisation de l’opération électorale 20 mille policiers et 22 mille militaires seront déployés pour assurer la sécurité et le bon déroulement de ce premier événement électoral à proximité des 4500 bureaux de vote.
TUNIS (TAP) – Un important dispositif sécuritaire sera déployé, dimanche, devant les bureaux de vote, jour du scrutin pour l’élection de l’assemblée constituante.
Les agents de sécurité seront présents autour et devant les bureaux de vote avec pour mission d’assurer la sécurité des agents des bureaux de vote et des électeurs.
«L’intervention de la police ne sera nécessaire qu’en cas d’urgence et à la demande du responsable du bureau de vote pour empêcher les actes de trouble commis par des individus ou des groupes» a précisé Hichem Mouadeb, chargé de l’information et de la communication au ministère de l’Intérieur.
L’agent de sécurité sera neutre et ne fera aucune action pour orienter les électeurs ou donner des informations sur les partis ou les candidats, a encore assuré M. Mouadeb.
La sécurisation de l’opération électorale sera à la charge des 20 mille policiers. Deux à dix agents seront affectés aux 4500 bureaux de vote.
Un contingent de 22 mille militaires apportera main forte à l’action des services de sécurité. L’armée assurera aussi le transport des urnes et de l’ensemble du matériel électoral.
Un militaire armé, sous l’ordre d’un officier, sera affecté dans chaque bureau de vote. Des rondes militaires et des rondes mixtes (avec les unités de sécurité nationale) seront aussi organisées.
Une stratégie sécuritaire a été mise en place, a indiqué M. Mouadeb. Les agents de sécurité qui seront associés à cette opération ont reçu une formation à laquelle ont contribué des experts venus de pays ayant une tradition dans l’organisation d’élections démocratiques supervisées par une instance indépendante.
La formation des agents de sécurité a été axée sur trois thèmes en rapport avec les aspects techniques, juridiques et éthiques.
Plus de sept millions d’électeurs sont appelés dimanche 23 octobre à élire les 217 membres de l’Assemblée Constituante.
L’opération se tient, pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, loin de toute intervention du ministère de l’Intérieur et de l’institution sécuritaire, en particulier.
Le ministère de l’Intérieur n’est pas prêt à revivre l’expérience vécue des décennies durant sous la coupe du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous qui exerçait un contrôle total sur l’opération électorale, a affirmé M. Mouadeb.
L’une des principales revendications de la révolution du 14 janvier est de rompre définitivement avec l’hégémonie et l’ingérence du parti unique dans tous les rouages de l’Etat. Ces pratiques avaient pour conséquences d’influencer les résultats des élections et de priver le peuple tunisien du droit de choisir ses représentants en toute liberté.
“Notre mission se limitera le 23 octobre à protéger les bureaux de vote de toute action visant à perturber le déroulement normal de cet événement historique”, a soutenu M. Mouadeb.
Dans un passé proche, et en l’absence d’une culture juridique et démocratique fixant la relation entre les responsables des bureaux de vote et les agents de sécurité, le ministère de l’intérieur avait la tâche de superviser l’opération électorale dans son ensemble.
Ce département avait aussi la charge d’assurer la sécurité des responsables des bureaux de vote ce qui est de nature à créer une relation de complicité entre les responsables des bureaux de vote et l’institution sécuritaire et de favoriser par conséquent les conditions permettant d’aboutir à la falsification des résultats électoraux.