Dans la perspective des élections de la Constituante, prévue le 23 octobre 2011, le mouvement des Patriotes-Démocrates « El Watad », affirment certaines sources concordantes, a bouclé ses listes électorales, dans plusieurs circonscriptions du pays, avec le concours du parti « Ettalia El Arabia » d’obédience baâthiste irakienne. Ce qui préfigure, ironisent des observateurs de la scène politique tunisienne, d’un mariage contre nature entre une formation marxiste léniniste pur jus avec les chantres du nationalisme arabe, dont les leaders, de Jamel Abdennacer à Saddam Hussein, n’ont pas hésité, pendant leur règne, à éliminer les partis communistes locaux et à combattre, par tous les moyens, les idées relatives à la lutte des classes, à la dictature du prolétariat et au matérialisme dialectique et historique.
Au fait, certains, pour tourner en dérision les arguments des uns et des autres, à propos de cette alliance, qui fait couler actuellement beaucoup d’encre et animent les conversations des salons politiques de gauche de Tunis, imputent ce penchant brusque du mouvement des Patriotes-Démocrates « El Watad » pour les baâthistes tunisiens, au long séjour en Irak de Chokri Belaid dans les années quatre- vingt- dix. Ce qui lui a laissé, prédisent certains, des relents de nostalgie de l’arabisme, de Bagdad et de la ville mythique de Babel, où il a pu finir ses études de droit et goûter aux délices de l’hospitalité irakienne.
Imed