On vient d’apprendre le décès de M. Mohamed Harmel (82 ans), ancien premier secrétaire du Parti communiste tunisien, devenu mouvement Ettajdid en 1993, Harmel devient président à titre honorifique de ce parti en 2007. Inna Lillahi wa Inna ileyhi Raji’oun.
Harmel effectue ses études au Collège Sadiki de Tunis1. Alors qu’il fait ses études, il entre dans la lutte pour l’indépendance de la Tunisie par la distribution de tracts à Tunis2. Arrêté en 1949 après une manifestation, il est détenu pendant un mois à la prison civile de Tunis2. Il devient instituteur à partir de 1951 mais se voit arrêté la même année et envoyé dans un camp à Téboursouk2. Libéré en 1953, il retrouve la prison après avoir incité des dockers à boycotter un navire français transportant de l’équipement militaire. Il ne sort de prison qu’au moment de la venue en Tunisie de Pierre Mendès France2 le 31 juillet 19543. Il raconte ainsi l’accès à l’indépendance de la Tunisie en 1956 :
« Tout en étant heureux de l’indépendance, je me suis retrouvé d’emblée dans l’opposition parce que n’appartenant pas au Néo-Destour. Il s’est tout de suite posé un problème de cohabitation avec le Néo-Destour, qui prenait le pouvoir après avoir dirigé la lutte, et était de plus en plus hégémonique et intolérant2. »
Il explique également que « l’ambiance a chauffé entre militants destouriens et communistes, durant notre emprisonnement à Téboursouk, et, ensuite, à chaque fois qu’on allait sur le terrain pour distribuer notre matériel».
Le 18 juillet 1981, Harmel, premier secrétaire du Parti communiste tunisien, raconte s’être rendu chez le président Habib Bourguiba à Skanès (Monastir) afin de le remercier d’avoir lever l’interdiction qui pesait depuis 18 ans sur les publications communistes4. Bourguiba lui aurait alors demandé : « Mais qu’êtes-vous donc devenus, vous les communistes tunisiens qui faisiez parler de vous dans les années quarante et cinquante ? »4. Harmel aurait alors répondu : « Nous ne sommes plus visibles parce que vous avez décidé, Monsieur le Président, d’interdire les activités du PCT ! ». Et Bourguiba de répondre, après quelques secondes de réflexion : « Levons donc aussitôt cette mesure d’interdiction ! ».
Le PCT est ainsi autorisé le jour même4 et, le 7 octobre 1981, Harmel fonde Attariq Al Jadid, organe du PCT dont il devient son directeur responsable5.
(Source: Wikipedia.org)