En réponse à une question de Directinfo.tn, concernant la situation de son fils, Yosri Trigui, condamné à mort en Irak, Faker Trigui nous a confirmé que l’ambassadeur d’Irak en Tunisie l’avait informé verbalement que la sentence ne sera pas exécutée, en précisant cependant que la famille n’a rien reçu d’officiel et par écrit de la part des autorités irakiennes.
C’est du reste le cas, également, du jeune Mohamed MEDNINI, condamné lui aussi à mort en Irak.
Le sort des jeunes tunisiens (leur nombre se situerait entre 30 et 40 personnes), détenus en Irak, semble autant compliqué qu’entouré de mystère. Leurs familles auraient multiplié les contacts avec des organismes internationaux, tels qu’Amnistie international et la Croix rouge, sans succès. Et la pression de quelques gouvernements -turc, suisse et espagnol- n’y a rien changé jusqu’à présent.
D’ailleurs, la requête du ministère tunisien de la Justice en juillet dernier (2011) et appuyée par le ministère des Affaires étrangères n’a pas eu de suite jusqu’à maintenant, affirme M. Trigui.
Rappelons que, dans un procès marqué d’irrégularités procédurales, le jeune tunisien Yosri Trigui avait été condamné à mort en Irak, une première fois en 2006 suite aux accusations d’appartenance au réseau terroriste Al-Qaïda, de participation aux attentats à l’explosif contre le Mausolée des deux imams au nord de Bagdad et de meurtre de la correspondante de la Chaîne «Al-Arabia», Attouar Bahjet.
Puis, en 2009, au réexamen de son procès, il est innocenté de tous les crimes qui lui ont été indûment attribués. Et on ne retient contre lui que son entrée clandestine en Irak, délit pour lequel on le condamne à 15 ans de prison!
En 2010, la justice irakienne décide de rouvrir le procès sur la base de l’acte d’accusation initial, sans tenir compte du réexamen fait par les Américains. Le procès se déroule en l’absence de l’accusé et de son avocat, et le tribunal le condamne à nouveau à la peine capitale. Le vice-président irakien a approuvé, le 30 juin dernier, la sentence de mort de Yosri Trigui rendue par la Cour de cassation irakienne.
Les familles des Tunisiens détenus dans les prisons irakiennes organiseront un sit-in devant le siège de l’UGTT, jeudi 8 septembre 2011, mais compte également créer une association pour mieux coordonner leurs mouvements.
De notre correspondant à Sfax, HAFEZ