La culture générale… de la corruption

Le président de la commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation, Abdelafattah Amor, a affirmé au cours d’une conférence de presse tenue, vendredi, à Tunis, que toutes les affaires de corruption et de malversation examinées actuellement par la justice, ont eu leur point de départ à la commission, à l’exception de l’affaire de “l’aéroport”.

M. Abdelfattah Amor a précisé que 198 dossiers ont été soumis par la commission aux procureurs de la République dont 50 pour cent concernent le président déchu, sa famille et ses gendres.

Il a relevé que l’importance de ces dossiers ne réside pas dans le nombre mais dans la complexité des données et dans la difficulté d’obtenir suffisamment de preuves et de témoignages outre la nécessité de vérifier l’ensemble des informations rapportées avant leur présentation à la justice”.

Il a indiqué que la commission avait réussi à étudier 3980 dossiers sur un total de 9242 dossiers présentés depuis le démarrage des activités de la commission. Il a affirmé qu’un grand nombre de ces dossiers ne relèvent pas de sa compétence, soulignant que la commission a informé à ce propos toutes les parties concernées et qu’elle étudie le reste des dossiers conformément aux critères de son travail.

Le président de la commission a affirmé que la justice est la seule habilitée à juger ces affaires et prononcer les verdicts, loin de toute influence de la Commission, dont le rôle est limité à la réception des dossiers et à la collecte des informations, de témoignages et de tout élément pouvant aider l’opération d’investigation avant une remise du dossier aux autorités judiciaires.

Il a d’autre part évoqué la question de l’indépendance de la commission qui collabore uniquement avec l’autorité judiciaire, faisant remarquer que ses travaux “se font dans le secret absolu, loin de toute diffamation ou calomnie, et sans porter atteinte aux intérêts des individus”.

M. Abdelfattah Amor a, par ailleurs, exprimé son étonnement, des réactions au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, après ses déclarations sur la corruption et la malversation.

Il a indiqué qu’il ne visait aucune partie en particulier et qu’il ne souhaitait diffamer quiconque, précisant avoir tout simplement déclaré que “la corruption s’est infiltrée dans plusieurs institutions de l’Etat et a touché de larges franges de la société, ce qui a amplifié ce phénomène jusqu’à devenir une culture générale”.

(Source: TAP – Titre de la rédaction)