Particulièrement choquante et frappante était l’annonce, hier, du décès du comédien le plus populaire qu’ait connue la scène artistique en cette dernière décennie. Que de projets – dont des sitcoms et un one man show – sont encore sur son bureau de travail. D’abord technicien, ensuite régisseur, le regretté Sofiène Chaâri a été révélé au grand public il y a exactement une dizaine d’années. C’est le théâtre qui le passionna au début avant de se voir confier des rôles à sa mesure dans des sitcoms dont la plus réussie est sans doute Choufli hall qui connut, deux ans de suite, un succès sans précédent, suivie, cette année, de Ma chère belle-mère.
Au théâtre, on lui doit surtout El Maréchal, reprise de la plus grande pièce mise en scène par Aly Ben Ayed il y a environ 40 ans.
Homme très sympathique, réservé et un peu trop timide en public, Sofiène n’a pu vaincre sa timidité que sur la scène théâtrale où, à chaque pièce, il sut se démarquer du lot par une présence qui ne pouvait passer inaperçue, aidé en cela par une corpulence dont il disait volontiers être gêné en public, mais qui fit, presque à elle seule, sa grande popularité.
Metteurs en scène, hommes de théâtre et scénaristes lui prédisaient tout le temps une carrière exceptionnelle aussi bien au théâtre, à la télévision qu’au cinéma où il joua un rôle important dans Festin de Mohamed Dammaq. Hélas ! Le destin en a décidé autrement.
Un répertoire inachevé et une carrière brisée en son juste milieu, voire avant. A son souvenir, la scène artistique tunisienne restera toujours endeuillée ; elle vient de perdre l’enfant le plus populaire que le pays entier continue à chérir et aime voir inlassablement. Tout comme sa famille, les téléspectateurs tunisiens resteront à jamais inconsolables. Que le Tout-Puissant le bénisse !
Par Mohamed Bouamoud