Une récente étude nationale menée par le Fonds des Nations Unies pour la population en Tunisie révèle que 60 % des femmes tunisiennes ont été victimes d’une forme de violence numérique liée au genre au cours de leur vie, soulignant l’ampleur croissante de ce phénomène et son impact sur la santé mentale et sociale des femmes.
L’enquête, qui a porté sur 741 femmes de plus de 18 ans à travers des questionnaires téléphoniques et des groupes de discussion, montre que le harcèlement sexuel en ligne est le type de violence le plus répandu (31 %), suivi du harcèlement électronique et de la cyber-surveillance (24 % chacun), ainsi que du piratage de comptes (23 %). La violence numérique ne touche pas seulement les femmes actives sur Internet, mais également celles sans présence en ligne, via la diffusion d’images, l’usurpation d’identité ou les menaces à partir de données personnelles. Les victimes présentent des niveaux de stress et d’anxiété plus élevés, reflétant un impact psychologique significatif. Le rapport souligne l’absence d’un cadre législatif global en Tunisie pour lutter contre cette violence, ainsi que les difficultés techniques à identifier les auteurs, souvent masqués derrière des comptes fictifs ou situés à l’étranger.
Les auteurs de l’étude recommandent d’adopter une approche globale combinant réforme légale, renforcement de la protection numérique, sensibilisation et responsabilisation des agresseurs, afin de garantir un espace numérique sûr et respectueux des droits et de la dignité des femmes.




