Sécurité : A quoi sert le prolongement de l’état d’urgence…?

bejicaidessebsi-etaturgence-072015Dans un communiqué rendu public dimanche 21 février 2016, la présidence de la République a annoncé qu’il a été décidé de prolonger l’état d’urgence sur tout le territoire tunisien d’un mois, et ce à partir du lundi 22 février 2016.

En Tunisie et malgré l’état d’urgence, les sit-in, les occupations des lieux de travail et les marches continuent de plus belle, comme si rien n’était! Alors à quoi sert un état d’urgence s’il n’est pas appliqué? N’est-il pas ainsi vidé aussi bien de sens, d’essence que de consistance?

En France, le régime d’exceptions qu’est l’état d’urgence «autorise la dissolution, en Conseil des ministres, d’associations ou groupements de fait qui participent, facilitent ou incitent à des actes portant atteinte grave à l’ordre public. Les mesures prises perdurent à l’issue de l’état d’urgence, il permet aux autorités administratives d’ordonner la remise des armes et des munitions, détenues ou acquises légalement par leur propriétaires. Il permet au ministre de l’Intérieur et aux préfets d’ordonner des perquisitions en tout lieu, y compris un domicile, de jour et de nuit, sauf dans un lieu affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes, lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics. Le procureur de la République est informé de toute décision de perquisition, qui se déroule en présence d’un officier de police judiciaire. Lors de ces perquisitions, des données stockées dans tout système ou équipement informatique peuvent être copiées. Un compte rendu de la perquisition est communiqué sans délai au procureur de la République… Le ministre de l’Intérieur est autorisé à prendre toute mesure pour bloquer des sites internet faisant l’apologie du terrorisme ou incitant à des actes terroristes» (Lire le texte complet ici).

Nous parlons de mesures prises tout récemment, en 2015, dans l’un des pays les plus démocratiques du monde afin de préserver ses intérêts nationaux. Si nous réussissions à appliquer ne serait-ce que 50% des mesures prises en France, nous nous estimerions heureux et nous pourrions peut-être de nouveau croire en l’autorité et au prestige de l’Etat.

Dans l’attente, rien ne va en Tunisie, état d’urgence ou pas!

A.B.A