Tunisie : Les imams appellent à la fermeture des discothèques et à la vente d’alcool

Le président du Conseil des syndicats nationaux des imams et des cadres des mosquées, Chihebeddine Telliche, a réclamé jeudi la fermeture de toutes les boites de nuit (discothèques) et des points de vente des boissons alcoolisées.

” Cette revendication s’inscrit dans le droit-il du respect des dispositions de la Constitution ainsi que des lois et de la religion du pays “, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Une discothèque dans la ville balnéaire de Hammamet a été fermée récemment, à la suite de la diffusion d’une musique mixée à un appel à la prière.
Relayée sur les réseaux sociaux, une vidéo de cette soirée a suscité de vives critiques.

Dans un post sur les réseaux sociaux, le DJ anglais (auteur du mix) a tenu à présenter ses ” sincères ” excuses à ” tous ceux qui ont pu être offensés ” par sa musique, soulignant que ce mixage n’était pas intentionnel.

Telliche a également invoqué l’urgence d’une intervention de l’Etat pour protéger les lieux sacrés, étouffer les germes de la discorde et empêcher de froisser les sentiments des musulmans tunisiens, particulièrement parmi les jeunes.

Il a également appelé les partis politiques, les personnalités nationales, la classe culturelle et les composantes de la société civile à respecter l’identité arabo-musulmane de la Tunisie et à ne pas heurter les sentiments des Tunisiens musulmans.

Relevant de l’Organisation tunisienne du travail (OTT), troisième centrale syndicale dans le pays, le Conseil des syndicats nationaux des imams et des cadres des mosquées a aussi plaidé en faveur de la promotion du ” tourisme-charia ” (vacances selon les règles les plus strictes de l’Islam) et de la dissolution des associations de défense des homosexuels.

Tout en mettant en garde contre l’introduction de concepts exogènes qui risquent de compromettre l’identité des Tunisiens et menacer la famille tunisienne, Telliche a tenu à rappeler que ” l’Islam est la religion de l’Etat et du peuple tunisien et que le sacré est à une ligne rouge à ne pas franchir “.

A ce propos, il a proposé la création de structures officielles en charge des affaires religieuses et l’organisation d’un congrès dédié à la chose religieuse.

” Ces structures ne doivent avoir aucun lien avec le milieu des partis “, a suggéré Chihebeddine Telliche.

Par ailleurs, il a réclamé de cesser toute forme de harcèlement exercé sur les imams, proposant à ce propos, de mettre en place une loi qui protège les imams et de réviser la loi des mosquées en vigueur (promulguée en 1988) qui, a-t-il jugé, est “dissuasive”.