L’universitaire Amel Grami maltraitée et refoulée par la police égyptienne à l’aéroport du Caire : L’ATDVU dénonce

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L’universitaire Amel Grami a été invitée, dernièrement, par la Bibliothèque d’Alexandrie à participer à un colloque international consacré à la lutte contre le terrorisme. Bien que munie d’un visa accordé par les autorités consulaires égyptiennes établies à Tunis, elle a été retenue, à l’aéroport du Caire, par la police égyptienne pendant plus de quinze heures puis refoulée le 3 janvier 2016 et rapatriée en Tunisie. Pendant sa longue arrestation, au motif fallacieux et ridicule que sa présence en Egypte constituait une ’’menace pour la sécurité nationale’’, elle a été traitée comme un criminel de droit commun dans une violation flagrante des droits de l’homme. Privée de toute liberté, elle a subi le diktat de ses geôliers qui l’ont fait accompagner dans l’avion par un agent de police qui devait la remettre aux autorités policières tunisiennes.

L’Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires, consternée et indignée par le traitement scandaleux infligé à l’universitaire tunisienne, condamne fermement les agissements insensés des autorités égyptiennes. Elle dénonce vivement cette atteinte à la liberté de circulation et d’expression ainsi qu’à la liberté académique et se déclare entièrement solidaire de la collègue qui a subi un grand préjudice.

Tout en prenant acte des démarches entreprises par les autorités diplomatiques tunisiennes qui ont demandé, par écrit, des explications aux autorités égyptiennes, l’ATDVU appelle à une prise de position plus ferme qui soit à la hauteur de la gravité des exactions subies par l’universitaire tunisienne. De son point de vue, l’expression par les autorités égyptiennes de leurs regrets pour les indélicatesses perpétrées et l’engagement de leur part à respecter les libertés académiques seraient les bienvenues. Ce souhait s’impose d’autant plus que les universitaires tunisiens et égyptiens sont appelés à coopérer en vue de lutter contre le terrorisme et l’obscurantisme et à défendre les libertés académiques. La collaboration bénéfique, que l’ATDVU s’emploie à renforcer, à la faveur des rencontres bilatérales et internationales, doit être mise à l’abri de tout comportement irresponsable.