Me Fathi Mouldi, avocat du journaliste et producteur télé Moez Ben Gharbia, de l’humoriste et imitateur Wassim Hrissi et du directeur de production Abdelhak Toumi a annoncé qu’il allait soumettre, lundi, à la justice une demande de libération provisoire de ses clients.
Selon Me Mouldi, le dossier de l’affaire ne mentionne aucun plaignant et ne contient aucun élément qui prouve l’existence d’un préjudice ou d’une tentative d’escroquerie ou d’extorsion de fonds.
« L’histoire se résume à un pur travail de journalisme d’investigation sur les tentatives d’escroquerie et d’extorsion auxquelles font face les hommes d’affaires », a- t-il expliqué, ajoutant que le ministère public a jugé que les moyens utilisés par ses clients pour connaître la vérité étaient illégaux.
Me Mouldi a tenu à préciser que le journalisme d’investigation est une spécialité journalistique très courante dans les pays développés, en l’occurrence en France et aux Etats Unis, s’interrogeant, dans le même contexte, sur le mode d’obtention par les autorités sécuritaires d’un enregistrement de la conversation téléphonique avec l’homme d’affaires Hamadi Touil.
« En cas de rejet de la demande de libération provisoire, nous allons essayer d’avancer la date de l’audience prévue le 25 mars au Tribunal de première instance de Tunis », a-t-il indiqué, espérant obtenir, aujourd’hui, un document « important » de la présidence de la République affirmant que ses clients ne sont pas partie prenante dans cette affaire.
Le ministère public avait émis, vendredi, un mandat de dépôt à l’encontre du journaliste et producteur télé Moez Ben Gharbia et de l’humoriste et imitateur Wassim Hrissi, surnommé « Mégalo ».
D’après le journaliste Mongi Khadhraoui, l’homme d’affaires Hamadi Touil, qui est en fuite et sous le coup d’un mandat d’amener international, est entré en contact avec le journaliste Moez Ben Gharbia pour lui demander d’intercéder en sa faveur auprès du Président de la République Béji Caid Essebsi.
L’humoriste de la station de radio privée Mosaïque FM « Mégalo » se serait chargé d’imiter le timbre de voix du Président de la République et d’appeler au téléphone l’homme d’affaires fugitif, avec la complicité de Moez Ben Gharbia, pour laisser croire à une conversation entre le chef de l’Etat et Hamadi Touil. Une audience aura lieu, le 25 mars 2015, pour examiner les faits reprochés aux deux prévenus.
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