Tunisie : L’Instance Vérité et dignité aurait reçu 3750 plaintes

verite_digniteL’Instance Vérité et dignité a reçu 3750 plaintes, depuis son entrée en phase opérationnelle, à une cadence moyenne de 200 plaintes par jour, a appris, vendredi, l’agence TAP, auprès du membre de l’instance Zouheir Makhlouf.

Ce dernier a précisé que 11,5 pc des plaignants sont des femmes et 88,5 pc des hommes, dont “des syndicalistes, d’anciens prisonniers politiques du temps de Ben Ali et de Bourguiba, des islamistes et des militants de gauche.

Parmi les plaintes reçues par l’Instance, certaines se rapportent aux évènements de “la révolte du pain” de 1984 et à ceux du “Jeudi noir” de janvier 1978, a-t-il ajouté. Les plaintes concernent principalement des faits de torture, de disparition, de viol, de meurtre, de procès iniques, d’appropriation de biens d’autrui par les neveux et beaux frères de l’ancien président Ben Ali, outre des demandes de compromis de réparation de préjudices subis.

L’instance a, d’autre part, été saisie de dossiers d’un certain nombre de Tunisiens ayant subi un préjudice du fait de la Guerre du Golfe de 1991 et auxquels l’Etat n’avait pas reversé les indemnisations accordées par l’ONU, indique-t-on encore de même source.

Selon Makhlouf, un certain nombre de plaintes ont été déposées contre “des hommes politiques ayant appartenu aux régimes de Bourguiba et Ben Ali, dont certains sont encore en activité sur la scène politique”.

L’instance a, aussi, reçu des plaintes contre “d’autres politiques ayant fait partie de la Troïka (Ennahdha, Ettakatol et CPR) pour des affaires de violations des droits de l’Homme et contre d’anciens opposants sous les deux régimes précédents pour des faits de corruption”.

Zouheir Makhlouf a indiqué que des commissions seront mises en place d’ici deux semaines pour instruire les dossiers reçus à l’effet soit d’en saisir les tribunaux, soit de les verser aux procédures d’arbitrage et de compromis. L’Instance Vérité et Dignité devait commencer à recevoir les plaintes, à partir de décembre dernier, notamment celles se rapportant à des violations des droits de l’Homme au cours de la période allant de juillet 1955 à décembre 2013.