La majorité des groupements hydrauliques actifs dans le domaine de la gestion des zones irriguées publiques et les systèmes d’approvisionnement des collectivités rurales en eau potable dans la région de Kasserine, connaît des difficultés financières, techniques, sociales et administratives.
Parmi ces difficultés identifiées par les services du commissariat régional du développement agricole dans la région, l’accumulation des dettes pour 94 groupements au profit de la société tunisienne de l’électricité et du gaz (environ 488 mille dinars), le non renouvellement du conseil et des directions des groupements à travers des élections, la faible adhésion des bénéficiaires des groupements (ne dépassant pas 15%) outre le non respect par les groupements des articles des budgets annuels notamment ceux réservés à l’entretien, la tarification de l’eau et la non détention de tous les documents d’exploitation.
En vue d’activer ces structures et de dépasser ces difficultés qui empêchent la promotion de leurs rôles dans la gestion des systèmes hydrauliques et garantir un meilleur approvisionnement en eau pour toutes les collectivités rurales, le commissariat régional de développement agricole à Kasserine a présenté dans le cadre du projet de loi relatif à l’amendement du code des eaux en attendant son adoption, la création d’une nouvelle direction au sein du CRDA qui sera chargée d’encadrer, de suivre les activités des groupements du développement agricole et de développer leur rendement en coordination avec les parties intervenantes.
La région de Kasserine compte 288 groupements hydrauliques (dont 143 groupements d’eau potable, 97 groupements d’irrigation, 48 groupements d’exploitation mixte) qui gèrent les différents ouvrages hydrauliques. Ces ouvrages produisent plus de 25 millions de mètres cubes par an. Environ 20 millions de mètres cubes sont distribuées soit un taux de fuite de 20%.
Ces équipements ont permis d’atteindre un taux d’approvisionnement général en eau potable avoisinant les 94% (jusqu’à la fin de 2013) tandis que le taux d’exploitation dans les zones irriguées publiques n’a pas dépassé les 65% et le taux d’économie en eaux irriguées a atteint 45% dans ces zones. A noter que les groupements de développement dans le secteur agricole visent à permettre aux agriculteurs et à leurs adhérents de garantir et de moderniser leurs moyens de production et de développer leur rentabilité.