“Les derniers verdicts prononcés par le tribunal militaire dans l’affaire des martyrs et blessés de la révolution peuvent être considérés comme un message d’impunité à tous ceux qui ont les mains trempées dans le sang des martyrs” a indiqué l’ancien ministre des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle et dirigeant au mouvement Ennahdha, Samir Dilou.
“Ces jugements sont une atteinte à la justice transitionnelle”, a-t-il souligné, dans une interview publiée mardi dans le journal le Maghreb. L’Assemblée nationale constituante (ANC), doit “adopter une législation permettant de transférer l’affaire des martyrs et blessés de la révolution devant les tribunaux civils”, a encore dit Dilou.
L’Assemblée est également appelée à accélérer la création de l’instance Vérité et Dignité qui, selon l’article 42 de la loi de la justice transitionnelle, peut transférer au ministère Public les dossiers prouvant qu’il y a eu des violations des droits de l’homme, a-t-il ajouté.
Le tribunal militaire permanent de Tunis avait prononcé le 11 avril courant des verdicts allant d’un non-lieu à trois de prison, dans les affaires des martyrs et blessés de la révolution du Grand-Tunis, Bizerte, Nabeul, Zaghouan, Sousse, Monastir, Thala, Kasserine, Tajerouine, Kairouan, Kerkennah et Sfax. Un climat de colère avait envahi l’enceinte de la cour d’appel militaire après le prononcé des jugements.