Tunisie – Libye : La coopération sécuritaire et la situation à Ras Jedir à l’ordre du jour

La Tunisie et la Libye ont convenu de la nécessité de revoir les accords bilatéraux dans le domaine sécuritaire qui remontent à 1984, a déclaré Lotfi Ben Jeddou, à l’issue de la réunion de travail que le ministre de l’Intérieur a co-présidée, mercredi à Tunis, avec son homologue libyen Salah Mazek.

Les deux parties se sont accordées sur l’importance qu’il y a d’élaborer un protocole d’accord relatif aux points de passage frontaliers et à l’échange d’informations et d’expertise, conformément aux exigences sécuritaires après la révolution survenue dans les deux pays.

La séance de travail a donné lieu à un diagnostic de la situation sécuritaire et permis d’identifier les solutions adéquates, notamment, au niveau du terminal de Ras Jedir (gouvernorat de Médenine), rouvert lundi 7 avril 2014, a indiqué Ben Jeddou soulignant la volonté des deux parties d’y garantir la fluidité de la circulation des personnes et des marchandises dans les deux sens.

A l’ouverture de la réunion, Ben Jeddou a fait remarquer que la sécurité de la Tunisie est liée à celle de la Libye insistant sur la nécessité de tenir compte de la situation dans les deux pays et des intérets des deux peuples, tout en mettant l’accent sur le renforcement de la coordination en matière de lutte contre le trafic illicite et le crime organisé.

Pour sa part, le ministre libyen de l’intérieur a exprimé le souhait de tirer profit de l’expertise tunisienne dans le domaine sécuritaire, manifestant un intérêt particulier pour la formation au sein de l’académie de la police et pour l’action menée par la protection civile et les forces de sureté. Il a ajouté que les futurs accords bilatéraux devront permettre la formation des cadres sécuritaires libyens par des compétences tunisiennes.

Le responsable libyen a demandé au ministère tunisien de livrer aux autorités de son pays 10 ressortissants libyens recherchés par la justice pour leur implication dans les troubles survenus à Ras Jedir et qui se trouveraient à l’intérieur du territoire tunisien. Pour Ben Jeddou, cette question ne relève pas, uniquement, du ministère de l’intérieur. Elle dépend des législations nationales, des conventions bilatérales et des diverses parties prenantes.

Après avoir écarté l’existence de différends entre les deux pays, le ministre libyen de l’intérieur a indiqué que des criminels et des contrebandiers sont responsables des tensions, ajoutant que les deux parties libyenne et tunisienne sont d’accord pour leur tenir tête. Il a rappelé avoir demandé, mardi, au président de la République, Moncef Marzouki, lors de leur rencontre, de gracier les prisonniers libyens en Tunisie qui ont purgé les deux tiers de leur peine.

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