L’aménagement de la plateforme favorable à la tenue d’élections dans des conditions optimales en réalisant les progrès escomptés dans les volets sécuritaire, politique et économique et en aplanissant les difficultés présentes fait bien partie des missions du gouvernement, a déclaré Mehdi Jomaa, dans un entretien, vendredi, à la chaîne française d’information France24.
Mehdi Jomaa a assuré que « les clivages politiques se sont atténués » et qu’ils ont « perdu de leur acuité, à la faveur du consensus qui s’était fait dans le cadre du Dialogue national, ainsi que de la réalisation d’une Constitution consensuelle et de la mise en place d’un gouvernement d’élections ».
Il a dit de ce gouvernement qu’il « fera tout pour la tenue d’élections avant la fin de 2014 », selon un compte-rendu des services du conseiller à la communication de la Présidence du gouvernement. Jomaa a assuré que son gouvernement s’est mis à la tâche dès le premier jour de son investiture « pour l’application des prescriptions de la Feuille de route, dans le cadre d’un plan stratégique et méthodique destiné à concrétiser l’engagement à assurer la neutralité de l’administration et des fonctions en relation avec les élections, de quelque manière que ce soit ».
Interrogé sur ses visites précédentes en Algérie et au Maroc et celles qu’il vient d’effectuer dans un certain nombre de pays du Golfe arabe, le chef du gouvernement les a qualifiées de « très importantes pour ce qui est d’attirer les investisseurs et les touristes en provenance des pays du Golfe et de tous les pays frères et amis, surtout au vu de la perte de terrain subie par les secteurs de l’investissement et du tourisme durant les trois années écoulées ».
Mehdi Jomaa trouve « importante en tous points de vue » sa visite attendue en France, « compte tenu de la nature et de la densité des relations entre les deux pays amis et parce que la France est le premier partenaire qui a soutenu la Tunisie en toutes circonstances et dans tous les domaines ». « Il y a des contacts permanents et intensifs entre les deux parties pour s’entendre sur des dates concernant cette visite », a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de la visite aux Etats-Unis d’Amérique, prévue la semaine prochaine (2-4 avril), le chef du gouvernement a dit des relations tuniso-américaines qu’elles sont « bonnes, très anciennes et solides » et que sa visite « donnera lieu à l’examen des moyens de développer la coopération bilatérale, notamment dans les domaines de l’économie et de la technologie ». Pour ce qui est du dossier du terrorisme, Mehdi Jomaa a confié à France24 que le plan de lutte contre ce fléau « s’appuie sur une méthodologie stratégique consistant à cibler directement l’aile militaire des groupes terroristes portés sur la violence ».
Il a fait état des « grands efforts consentis pour en finir avec le terrorisme, en nous employant à tarir les sources de ce terrible fléau, à apporter des solutions économiques et sociales et à assurer les neutralité des mosquées ». « Nous nous en prenons aux hors-la-loi mais nous n’avons point de bataille idéologique à livrer contre qui que ce soit », a-t-il aussitôt précisé.
Concernant le dossier des jeunes tunisiens enrôlés pour aller combattre en Syrie au non du « Jihad », Mehdi Jomaa a indiqué que son gouvernement avait, dans un premier temps, renforcé les dispositions prises par le gouvernement précédent pour empêcher l’acheminement des jeunes vers la Syrie, via la Libye et principalement par le terminal frontalier de Ras Jedir, et établi une meilleure coordination avec un certain nombre d’Etats concernés « pour trouver de concert une solution au problème des combattants de retour de Syrie, par l’application de la loi ».
A une question de savoir s’il envisageait de se présenter aux prochaines élections, Mehdi Jomaa a déclaré en substance:
« Je n’ai pour l’heure à l’esprit que le succès de l’étape de transition et rien d’autre. Nous laisserons ensuite au futur gouvernement issu des urnes le soin de mener à son terme le processus démocratique du pays ».
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