Le Comité national de soutien au journaliste tunisien Mahmoud Bounab, “retenu” au Qatar depuis septembre 2011, trouve la position du gouvernement tunisien sur la question “molle, défaitiste et en-deçà des attentes des Tunisiens, désireux de voir la diplomatie de leur pays se tenir aux cotés des communautés tunisiennes à l’étranger et au service, non pas d’intérêts ponctuels factices, mais des intérets supérieurs de la Tunisie”.
Le comité, présidé par Néjiba Hamrouni, présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens, a marqué mercredi, dans une déclaration, son intention d’agir de concert avec les organisations nationales et internationales compétentes et auprès du Parlement européen “pour obtenir que cesse le calvaire de Mahmoud Bounab retenu sans motif, au Qatar, depuis 30 mois, et laissé sans ressources ni couverture santé, loin de sa famille et de sa patrie”.
Le comité demande qu’il soit réhabilité et que ses droits civiques et professionnels soient défendus”. Il reproche, par ailleurs, au ministre des Affaires étrangères, “une faute diplomatique et morale grave en mettant dans la même case le cas du journaliste Mahmoud Bounab, celui de l’ancien président Ben Ali et celui des fonds spoliés”, lors de sa conférence de presse tenue, vendredi dernier, pour la présentation du programme de la visite du chef du gouvernement Mehdi Jomaa, dans le Golfe arabe.
Cet amalgame du ministre est “de nature à ajouter à l’injustice faite à un citoyen tunisien accusé abusivement et qui risque un procès inique au Qatar et à semer le doute dans l’esprit des gens”, ajoute-t-il, s’indignant des propos tenus par le ministre selon qui Mahmoud Bounab serait “libre de ses mouvements et non emprisonné”.
Avant de connaitre des déboires judiciaires au Qatar, le journaliste tunisien Mahmoud Bounab avait été, pendant 8 ans, président du conseil d’administration de la chaîne pour enfants “Al-Jazeera children” et avait fondé, en 2011, la chaîne “Al-Baraem” (les bourgeons), avant d’être subitement suspendu de ses fonctions, en septembre 2011, avec interdiction de quitter le territoire. Il est, depuis, jugé à Doha, pour “dilapidation de deniers publics” après avoir produit des émissions télé.