Le président de Nidaa Tounes Beji Caïd Essebsi a jugé «difficile» la tenue des élections dans les délais impartis. D’autant qu’après l’inscription des électeurs (opération qui n’a pas encore démarré), l’ISIE a besoin d’une période supplémentaire de 8 mois pour préparer les élections conformément aux standards internationaux, a-t-il noté.
Au cours d’un entretien exclusif lundi soir sur la chaîne privée Nessma TV, il a estimé que la conjoncture actuelle n’est pas favorable à l’organisation des élections.
Contrairement à Ettakatol et une partie du mouvement Ennahdha qui sont pour la tenue de la présidentielle et des législatives parallèlement, Essebsi estime que par souci de pluralité, il est préférable que la présidentielle soit organisée en premier. Il a ajouté que cette question doit être tranchée dans le cadre du Dialogue national.
Sur un autre plan, Essebsi considère que l’Assemblée nationale constituante, qui n’a plus de légitimité depuis le 23 octobre 2012, est à l’origine du blocage du processus transitoire. Il a évoqué les différends qui persistent sur l’intégration de l’article 15 du décret-loi 35 en date de 2011, dans la loi électorale.
Pour rappel, ce texte prévoit l’exclusion de toute personne ayant assumé une responsabilité sous l’ancien régime ou dans le RCD dissous, des prochaines élections présidentielle et législatives.
Nidaa Tounes votera contre cet ajout, a affirmé Essebsi, relevant que les RCDistes sont avant tout des citoyens qui ont pleinement le droit de participer à la vie politique tant que leur implication dans des affaires de corruption n’a pas été prouvée.
Sur la prestation du gouvernement Jomaa, le président de Nidaa Tounes a estimé que jusque là, aucune action de fond n’a été entreprise, en particulier en ce qui concerne la neutralité des mosquées et la dissolution des ligues de protection de la révolution (LPR).
Au sujet des menaces de mort qui pèsent sur sa personne, il a affirmé que le ministre de l’Intérieur l’a contacté pour l’aviser suite à des informations sures parvenues au département.
Il a assuré qu’il n’a pas, pour autant, changé de rythme de vie et qu’il continue à se comporter normalement tout en prenant les précautions nécessaires. Dans un enregistrement vidéo posté sur sa page dans les réseaux sociaux, Essebsi avait accusé le courant interdit Ansar Al Chariaa d’être à l’origine des menaces de mort le visant.
Il a précisé qu’il avait déjà reçu d’autres menaces de mort de la part des membres de ce courant et des LPR. « Ces menaces ne nous font pas peur », a-t-il lancé, qualifiant « d’ennemis de la Tunisie qui ne représentent rien », les auteurs de ces menaces.
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