Tunisie – Fête de l’indépendance : La conjoncture économique et sociale en débat

L’expert économique au sein du parti Nidaa Tounes Mahmoud Ben Romdhane, a déclaré qu’après 58 ans d’indépendance, la souveraineté économique et financière de la Tunisie est actuellement menacée.

Intervenant au cours d’une conférence organisée, jeudi à Tunis, par l’Union pour la Tunisie sur « la situation économique et sociale et les finances publiques », à l’occasion de la célébration du 58ème anniversaire de l’indépendance, il a accusé les deux gouvernements de la troïka d’être responsables de la dégradation de la situation économique et sociale et du renforcement des disparités entre les régions.

Il a, en outre, exprimé son étonnement de la visite effectuée par le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa aux pays du Golfe pour rechercher des financements sans obtenir des garanties officielles des pays concernés.

«Depuis l’indépendance, l’Etat et tous les gouvernements qui se sont succédés, esquissent à partir du mois de mars de chaque année, les préparatifs d’élaboration du budget de l’année suivante et identifient les sources de financement », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter qu’actuellement, aucune discussion n’a démarré même sur le projet de loi de finance complémentaire pour l’année 2014.

Pour M.Ben Romdhane, le dialogue économique sérieux et exhaustif reste la solution idéale pour identifier des approches et des solutions urgentes visant la mise en place d’un nouveau schéma de développement.

L’expert économique au sein du parti la Voie Démocratique et Sociale Al Massar Hédi Sraieb, a, pour sa part, recommandé la mise en place d’une stratégie ciblant les partenaires sociaux, appelés à assumer leurs responsabilités pour réaliser la paix sociale.

Il s’agit en outre de restructurer la dette extérieure à travers le dialogue avec les principaux bailleurs de fonds (FMI et BM) sur un éventuel rééchelonnement ou annulation des dettes, notamment les dettes odieuses, a-t-il encore indiqué.

Sur le moyen et le court termes, l’expert a préconisé la restructuration des finances publiques, la réduction des disparités sociales et régionales, outre la révision de la politique monétaire et l’octroi de crédits bancaires.

Il a mis l’accent sur la nécessité de diversifier les partenaires économiques de la Tunisie citant les pays du Maghreb Arabe, l’Afrique Subsaharienne et les pays émergents tels que l’Inde, le Brésil et la Russie.

L’expert a par ailleurs accusé la troïka d’approfondire la crise économique par le recours disproportionné à l’endettement extérieur pour financer la consommation au détriment de l’investissement et de l’exportation.

Au cours de son intervention, le secrétaire général de Nidaa Tounes Taieb Baccouche, a estimé que la conjoncture économique et sociale constitue le principal dossier qui doit être traité.