Mounira Masmoudi, inspecteur central à la direction de santé de base au ministère de la Santé, a souligné que le dépistage précoce du cancer du sein peut réduire de 50% le risque de développer la maladie, faisant savoir que la Tunisie enregistre, chaque année, 1500 nouveaux cas de cancer du sein.
Dans une déclaration, vendredi à la TAP, en marge d’une conférence internationale sur la communication en santé du sein, organisée les 14 et 15 mars à Hammamet, Masmoudi a indiqué que 15 mille nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année en Tunisie chez les hommes et les femmes. Elle a fait savoir que le nombre total de cancer dans le pays s’élève, actuellement, à 30 mille cas, ajoutant que le cancer est la troisième cause de décès après les maladies cardiovasculaires et les accidents de la route.
Masmoudi a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la sensibilisation pour prévenir le cancer du sein chez la femme car plus la maladie est détectée rapidement plus les chances de guérison sont fortes.
Plus la taille de la tumeur est grande (entre 4 et 5 cm), plus le traitement est difficile, a-t-elle dit. Elle a ajouté que les résultats d’une étude réalisé par l’institut Saleh Azaiez de cancérologie dans le cadre d’un projet de coopération entre la Tunisie et l’Italie ont démontré que le cancer du sein demeure un sujet tabou et que les consultations tardives sont très fréquentes du fait que les femmes redoutent cette maladie qui continue d’être synonyme de mort.
Masmoudii a souligné que les efforts seront axés dans le cadre de la stratégie de communication issue du projet de coopération entre la Tunisie et l’Italie sur la sensibilisation à l’importance du dépistage précoce et à la nécessité d’effectuer une consultation au moins une fois par an.
La stratégie porte, aussi, a-t-elle dit, sur le renforcement des programmes de communication visant à consolider l’éducation sanitaire des femmes, des hommes et de tous les membres de la famille de manière leur permettant de se protéger des différents types de cancer dont la plupart sont dus aux mauvais comportements alimentaires, au tabac et au manque d’activité physique.
Hédi Achouri, directeur du projet de coopération tuniso-italien d’appui au programme national de lutte contre le cancer (2009/2013), a indiqué que 12 gouvernorats situés à l’ouest et au sud du pays ont bénéficié de cette action, soit environ quatre millions d’habitants.
Le programme a permis, également, a-t-il ajouté, de renforcer la formation des médecins et sages- femmes exerçant en première ligne afin que toutes les femmes qui s’adressent aux centres de santé de base subissent systématiquement un examen des seins.
La conférence à laquelle participent des experts venus de dix pays des deux rives de la méditerranée offre l’opportunité d’échange d’expériences et d’expertises en matière d’élaboration de stratégies de communication, d’éducation sanitaire et d’information sur la prévention des maladies cancéreuses, a-t-il fait savoir.