Les membres du Syndicat de la sécurité républicaine ont critiqué l’expansion du fléau de la corruption dans le pays en général et dans le secteur sécuritaire, en particulier.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, jeudi, à Tunis, le porte-parole du syndicat, Houcine Saidi, a expliqué les récriminations de son organisme par le fait que plusieurs membres de la haute hiérarchie sécuritaire sont maintenus dans leurs fonctions dans nombre de directions et unités “malgré les présomptions de corruption qui pèsent sur eux”, selon ses termes, de même que par les carences constatées en matière de traitement des abus relevés dans un certain nombre de dossiers économiques, sociaux et sécuritaires.
Il a, également, reproché à l’administration et à la justice d’avoir couvert les abus révélés par le syndicat en matière de corruption, de terrorisme, de vol de documents administratifs et de subtilisation de tenues de combat dans nombre d’unités comme la direction des frontières et des étrangers, lesquelles tenues ont été trouvées plus tard chez des terroristes capturés, sans compter d’autres abus “bien plus graves pour la sécurité intérieure du pays”, sans en dire davantage.
De son côté, le secrétaire général adjoint du syndicat, Habib Rachdi, a fait état de certaines pratiques “immorales” constatées dans des quartiers huppés de la capitale et de la “protection” dont bénéficient certains espaces de loisirs (salons de thé) dans lesdits quartiers de la part de dirigeants sécuritaires et politiques et qui, toujours selon lui, “en profitent pour commettre de graves dépassements” Rachdi a, d’autre part, demandé au directeur général de l’administration pénitentiaire et de la rééducation de diligenter des enquêtes pour dévoiler des abus et autres cas de corruption dans cette administration et demander des comptes aux responsables impliqués dans des dépassements administratifs et financiers, “voire moraux”.
Ont été, également, évoqués des cas de faux en écritures et de détention de faux cachets administratifs, sans suites administratives ou judiciaires et sans que les coupables soient inquiétés, selon les allégations des membres du syndicat. Intervenant au cours de cette même conférence de presse, un autre membre du syndicat, Walid Zarrouk, a nié que les choses aient véritablement changé au ministère de l’Intérieur, même après la nomination de Lotfi Ben Jeddou à sa tête, se disant persuadé qu’aucune poursuite ne sera engagée contre les fautifs sous le gouvernement actuel.