Le comité politique du Front du salut a marqué sa désapprobation des “procédés” de certaines parties politiques auxquelles il a reproché d’avoir “mené une campagne de presse sans précédent pour imposer leur candidat à la fonction de chef du gouvernement”.
“Ce qui est demandé, c’est de s’entendre sur une personnalité indépendante, très éloignée des suspicions de corruption financière ou d’allégeance à des intérêts sectaires et qui serait capable de conduire une équipe gouvernementale compétente et impartiale pour mettre en oeuvre un programme de sauvetage consensuel, à même d’assurer la neutralité de l’administration, préserver le pays des risques du terrorisme, combattre la violence, enrayer l’état d’effondrement économique, éviter la banqueroute, atténuer les effets de la crise sur la vie des Tunisiens et élaborer une loi des finances et un budget propres à épargner au pays l’effondrement et à lui permettre de réaliser la relance”, estime le comité dans une déclaration rendue publique mercredi à l’issue de sa réunion tenue au local du Parti des travailleurs, à Tunis.
Le Front du salut fait en outre part de son inquiétude croissante de la persistance du blocage du dialogue et de sa crainte d’un plus grand pourrissement de la situation dans laquelle se trouve la pays, ainsi que de la montée des appréhensions quant à un éventuel effondrement économique et financier de l’Etat, à l’accroissement des risques terroristes et à une détérioration plus marquée du niveau de vie des Tunisiens”.
Il en fait porter la responsabilité “au gouvernement de la Troika dont le mouvement Ennahdha est le chef de file”, selon les termes de la déclaration. Le comité politique du Front du salut se dit en outre “attaché” au dialogue national sous les auspices du Quartette, y voyant “la voie idéale pour faire sortir le pays de la crise étouffante”.
Le Front du salut adjure par ailleurs les parties politiques “d’assumer leur responsabilité politique et de faire prévaloir l’intéret du pays”, appelant la Troika sous la conduite du mouvement Ennahdha à mettre fin à la politique d’atermoiements, de diversion et de gain de temps “en s’accrochant à une légitimité électorale qui a pris fin juridiquement et dans la réalité des faits, ainsi qu’à un système de gouvernement qui a prouvé son échec à conduire la période de transition”.