Tunisie – Sondage : Ben Ali parmi les favoris de l’élection présidentielle

Cinquième derrière Béji Caïd Essebsi, Moncef Marzouki, Kaïs Saïd et Hamadi Jebali, mais devant Hamma Hammami, Kamel Morjane, Rached Ghannouchi et bien d’autres: trente mois après son renversement, Ben Ali revient dans le Top 5 des possibles candidats à une élection présidentielle qui se tiendrait aujourd’hui.

C’est là l’un des principaux enseignements de la 21ème vague du baromètre politique de 3C Etudes -le cabinet d’études marketing et de sondages dirigé par Hichem Guerfali- dont les résultats ont été présentés mardi 22 octobre 2013.
Certes, accrédité de 2% de voix, l’ancien président n’a pas de quoi être tenté d’envisager l’idée de quitter son refuge saoudien pour rentrer au pays en vue de se porter candidat, mais le score dont il est crédité révèle la profondeur du malaise et de la déception d’une partie des Tunisiens qui attendaient monts et merveilles et en peu de temps de leur révolution. Et ce fait d’autant plus –relativement- significatif qu’en posant la question «pour qui voteriez-vous» lors de la prochaine présidentielle, 3C Études s’abstient de suggérer des noms et laissent les sondés en citer spontanément.
L’autre grande nouveauté de la présidentielle est la remontée relativement spectaculaire du président Marzouki qui se retrouve 2ème avec 3,9% (contre 3,5% en septembre) derrière Béji Caïd Essebsi –une position qu’il n’a plus occupé depuis janvier 2013. L’actuel locataire du Palais de Carthage «a entamé en juin dernier un mouvement de remontée qui s’est accentué après l’assassinat de Mohamed Brahmi. Après ses déclarations controversées à l’Assemblée générale de l’ONU, on aurait pu assister à un renversement de tendance, mais il ne s’est pas produit», observe Hichem Guerfali.
Derrière, Kaïs Saïd (de 4,7 à 3,8%) et Hamadi Jebali (de 3,9 à 3,2%) reculent. Idem pour Hamma Hammami, qui se place juste derrière Ben Ali. Le recul du patron du Parti des Travailleurs et du Front populaire «veut dire que le point gagné par le Front populaire n’est pas de son propre fait mais dû au recul d’autres formations», décrypte le patron de 3C Etudes.

Moncef Mahroug