Le concept de non ingérence dans les affaires internes de nos voisins pourrait entraîner le pire si nous continuons à observer religieusement ce dogme. La Libye a subi et subit toujours une déstabilisation plus grave encore que celle imposée à l’Irak et orchestrée par des intérêts étrangers pour des raisons géopolitiques.
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la Libye est devenue le second Irak dans la partie occidentale du Monde Arabe. Cette seconde articulation et plateforme de déstabilisation régionale aurait pour objectif de justifier dans le futur des opérations militaires en Afrique subsaharienne et certainement en Afrique du Nord.
La Tunisie de la transition (Gouvernement et surtout Partis Politiques) est restée et reste muette : rares, voire absentes ses prises de position sur cette guerre civile. Les tunisiens s’étonnent des hésitations, atermoiements de la part des autorités pour condamner la destruction de la Libye – erreur historique en soi.
Cette guerre civile a préparé le lit de la “Somalisation” de notre voisin du Sud et l’installation définitive des forces d’El QAIDA et la circulation d’armements voués à l’instabilité permanente des Etats de la région et de l’Afrique entière. La Tunisie devra peser rapidement sur le processus de pacification et de réconciliation de la Libye, condition primordiale de la stabilisation de notre propre pays. Seuls l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie et peut être le Tchad sont à même de pousser les libyens vers une solution pérenne qui préserverait les intérêts du peuple libyen et ceux de leurs voisins.
L’attentisme renforce l’insécurité des quatre pays et de leur périphérie et met en jeu leur indépendance. Les moyens pacifiques restent préférables à une intervention militaire maghrébine qui pourrait, pourtant, devenir unique alternative. La sous-région toute entière se trouve menacée de déstructuration, porte grand’ouverte à l’obscurantisme et à la violence, plus encore à l’inconnu et à l’abîme.
La “désomolisation” de la Libye est exigence de notre sécurité nationale. L’Algérie et l’Egypte doivent participer à l’éradication- extirpation des jihadistes de la région.
Blog: Mustapha STAMBOULI