Sahbi Atig vu par l’opposition : «Il est préoccupé, il est perturbé, Il a peur»

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Nous ne pouvons pas reprocher aux composantes politiques sur la scène nationale leur réactivité, c’est la seule qualité dont ils ne peuvent pas se prévaloir…

Autant, ils sont aptes à réagir à ce qui se passe en dehors de nos frontières car peu impliqués autant, ils sont lents à la détente dès qu’il s’agit d’un fait national.

Ainsi, Néjib Chebbi s’est empressé à titre personnel de condamner la destitution de Mohamed Morsi par le peuple égyptien dénonçant le « coup d’Etat militaire contre la ‘’légitimité’’ » soit dit en passant usurpée mais par les urnes, ce que ne dit pas l’opposant historique de la Tunisie. Par contre, il réagit sur le tard ou presque pas du tout, lorsqu’un Sahbi Atig, président du groupe parlementaire majoritaire crie fort en pleine Avenue Habib Bourguiba : « Celui qui piétine la légitimité en Tunisie, sera piétiné par cette légitimité et toute personne qui ose tuer la volonté du peuple en Tunisie ou en Egypte, la rue tunisienne sera autorisée à en faire ce qu’elle veut ».

Heureusement, qu’il y a eu enfin… le communiqué de l’Union pour la Tunisie (UPT) duquel fait encore partie Al Joumhouri et Néjib Chebbi en tant que figure du parti pour condamner et dénoncer des propos indignes d’un parlementaire représentant du peuple « L’UPT condamne vivement les déclarations de Sahbi Atig et les considère comme l’expression des orientations des gouvernants qui n’hésiteront pas à user de pratiques violentes et à intimider les opposants par les menaces et l’extorsion. Des dirigeants qui sont prêts à piétiner le processus démocratique garant de la paix sociale. L’UPT a appelé toutes les forces politiques et tous les citoyens et citoyennes à faire face à tous ceux qui incitent à la violence et à la barbarie quel qu’on soit les responsables et à ne pas renoncer à leurs revendications légitimes pour une véritable concrétisation des objectifs de la révolution ».

Avant l’Union pour la Tunisie, l’un des alliés de la Nahdha en l’occurrence « Attakattol » a réagi plus rapidement par le biais de son porte parole Mohamed Bennour qui a déclaré sur Shems FM : « Ettakatol condamne vivement les propos tenus hier par Sahbi Atig au cours de la manifestation de soutien à la légitimité et au président égyptien déchu Mohamed Morsi, au centre-ville de Tunis. Sahbi Atig a fait des déclarations étonnantes et décevantes ».

Salma Baccar avait aussi réagi vivement aux déclarations de l’élu Nahdha en affichant de la compassion sincère « Il est préoccupé, il est perturbé. Il a peur »…

Pour Mohamed Abbou, les déclarations de l’élu Nahdha sont condamnables « Nous devons dénoncer les appels à la violence d’où qu’ils émanent. Ils sont d’autant plus dangereux qu’ils proviennent du haut responsable d’un parti au pouvoir. Je signe et persiste, j’estime que dans des situations de confusion, il revient à l’Etat de mettre de l’ordre en usant des moyens dont il dispose à savoir la contrainte policière ou armée lorsqu’il estime cela indispensable et sans que cela touche aux libertés ou aux droits des citoyens. Nous ne pouvons en aucun cas permettre que l’on légitime l’usage de la violence par un pan du peuple tunisien contre un autre, c’est inadmissible inacceptable ».

Sahbi Atig, loin de tirer les leçons de ce qui s’est passé en Egypte avait commis une erreur grossière en s’avançant sur de pareilles déclarations publiquement car il oublie que l’on ne tient pas un peuple par la force ou la brutalité même s’il tarde à réagir. L’international islamiste est en train de tomber partout dans le monde après avoir été démantelé dans son propre berceau, l’Egypte. Le président du groupe Nahdha est revenu comme d’habitude sur ses dires en éternel incompris : « Mes déclarations étaient symboliques et j’en suis tout à fait convaincu… Je n’ai pas besoin de me justifier ou de m’excuser auprès de qui que ce soit ». Nous devrions à chaque fois qu’un élu de la Nahdha s’exprime publiquement place à ses côtés un décodeur pour ne pas se tromper sur leur teneur.

En attendant, les élus qui veulent démissionner devraient plutôt exprimer leur mécontentement en gelant leurs activités et demandant le gel de leurs salaires. Ils pourraient profiter d’un espace au sein du parlement pour s’y réunir et offrir l’alternative à la Tunisie. Ils pourraient tout autant faire preuve de transparence et de bonne gouvernance en accueillant en leur sein un représentant du bloc siégeant pour que leurs débats soient constructifs pour les uns et les autres.

C’est ce qui s’appelle une démarche positive.

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