Le colonel-major Mohamed Salah Hamedi a été nommé chef d’état-major de l’armée de terre et promu au grade de général de brigade, a annoncé le porte-parole officiel de la présidence de la République, Adnane Mansar, lors d’une conférence de presse tenue lundi en milieu de journée au Palais de Carthage.
Cette décision a été prise au terme d’une entrevue que le président de la République provisoire Moncef Marzouki a eue avec le ministre de la Défense nationale, Rachid Sabbagh, a-t-il précisé. Le porte-parole de la Présidence a rappelé que la nomination est venue pourvoir au poste laissé vacant par le général Rachid Ammar, jusque là chef d’état-major des armées, qui avait demandé à faire valoir son droit à la retraite, indiquant au passage que la fonction de chef d’Etat-major des trois armes n’avait jamais existé auparavant dans l’armée tunisienne.
La nomination d’un chef d’état-major de l’armée de terre marque ainsi un retour à la règle, a-t-il dit. Il ressort du rappel succinct qu’il a fait du parcours du nouveau promu que le colonel-major avait été commandant de l’Ecole de guerre de 2008 à 2008 et attaché militaire. Selon Mansar, l’installation, prévue mardi, sera marquée par un cérémonial militaire officiel à la Base de l’Aouina.
Mansar a par ailleurs eu à s’exprimer au cours de cette conférence de presse sur la situation en Egypte. L’institution de la Présidence de la République, a-t-il dit, «rejette l’immixtion de l’institution militaire dans la sphère politique». Il a fait état d’un entretien que le président de la République a eu avec la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui l’a informé de la mise en place d’un groupe de travail africain en charge du dossier égyptien.
Selon le porte-parole, Marzouki a proposé à son interlocutrice la convocation d’un “sommet” africain extraordinaire «pour éviter que la situation en Egypte ne se dégrade davantage» et insisté sur le fait que «la Tunisie compte sur l’Union africaine pour trouver des prémisses de sortie de crise».
La Présidence de la République déplore la position du Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes et la trouve partiale en faveur d’une partie au détriment d’une autre, a encore déclaré Mansar, soulignant que «cette position n’engage ni la Tunisie ni la Ligue des Etats arabes car elle n’a fait l’objet d’aucune concertation».
Le Secrétaire général «n’était plus dans son rôle de Secrétaire général et a agi comme n’importe quel Egyptien partisan d’une partie contre une autre». «Notre sentiment est qu’il a trop perdu de force morale pour remplir le rôle qui doit être le sien. Hormis l’Union africaine, il n’y a plus d’organisme régional capable d’intervenir pour pacifier la situation en Egypte», a-t-il ajouté. Selon le porte-parole de la Présidence de la République, «le président Marzouki a fait part aux protagonistes égyptiens de sa disposition à entreprendre une mission de bons offices afin d’éviter l’effusion de sang et faire en sorte que l’Egypte ne soit pas livrée à une spirale de violence à grande échelle qui risquerait de la dévaster et de provoquer davantage de victimes».
Marzouki n’a pas encore reçu de réponse à son initiative, a précisé le porte-parole, déclarant en substance: «Nous nous employons à proposer une initiative qui s’appuierait sur le poids moral de la Tunisie, car notre position est d’ordre moral et ne se réfère à aucun agenda particulier».