“L’activité doit reprendre son rythme normal et régulier à la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) qui enregistre, chaque jour, de grandes pertes financières en attendant de trouver les solutions appropriées” a indiqué, lundi à Tunis, Khalil Zaouia, ministre des affaires sociales lors d’une conférence sur le thème “La CPG :réalité et défis” organisée à l’initiative du forum tunisien des droits économiques et sociaux.
Le ministre a indiqué que des solutions doivent être trouvées pour assainir le climat au sein de l’entreprise et renforcer sa productivité, faisant remarquer qu’un climat tendu règne actuellement au sein de la CPG en raison de la forte demande d’emploi et de la détérioration de la situation socioéconomique en raison, notamment, de la corruption politique et financière.
Zaouia a souligné la nécessité de préserver cette entreprise et de réfléchir de manière consensuelle à une stratégie de réhabilitation pour promouvoir le développement. Il a indiqué que les employés de la CPG sont très bien payés puisque la moyenne du salaire annuel brut est de 27 mille dinars contre 12 mille dinars dans la fonction publique, a-t-il dit.
De son côté, Abdeljelil Bédoui, membre du comité directeur du forum a souligné l’importance du rôle des entreprises publiques dans la réalisation du développement régional, indiquant que l’instrumentalisation politique de la CPG est derrière la tension qui prévaut au sein de l’entreprise.
Plusieurs facteurs expliquent la vague de protestation des employés de la CPG dont l’octroi d’avantages économiques et sociaux sur la base d’appartenances politiques, les recrutements douteux, la sous-traitance et la répartition des ressources financières réservées au développement de la région en fonction des besoins et intérêts d’une certaine catégorie politique. L’orateur a souligné que la conférence doit aboutir à des recommandations visant à réduire la tension au sein de la CPG dont par exemple l’introduction de réformes radicales pour rétablir la confiance entre la société et son environnement et promouvoir son rôle dans la promotion du développement, la lutte contre la pollution et la rénovation des moyens de production.
Pour sa part, Adnen Hajji, représentant de l’union régionale du travail à Gafsa a souligné dans une déclaration à l’agence TAP que la situation à la CPG est très critique en raison de la poursuite des protestations et l’irrégularité des activités. Hajji a indiqué que l’amélioration de la situation au sein de la CPG qui est confrontée à d’importants défis au cours de la prochaine étape est tributaire de la volonté du gouvernement appelé à ouvrir un débat sérieux pour trouver des solutions et faire des concessions pour que l’entreprise reprenne son rythme régulier et la stabilité puisse y régner de nouveau.
Le responsable syndical a indiqué que les recrutements au sein de la CPG et dans d’autres entreprises qui y en relèvent telles que la société de l’environnement et du jardinage et celle du transport sont douteux étant donné qu’ils se sont déroulés en l’absence totale de transparence. A noter que la CPG n’a pas dépassé depuis le 1er janvier 2013 jusqu’à la fin du mois d’avril dernier 20% de sa capacité totale de production en raison des mouvements de protestation qui se sont succédés causant une interruption des activités dans les unités de production du phosphate commercial à Redayef et Om Larayess depuis environ deux ans ainsi que la suspension de l’extraction du phosphate de la mine de Redayef et l’interruption des activités dans la laverie de la mine de Kef Eddour depuis samedi dernier.