Le Chef du gouvernement provisoire, Ali Laarayedh a souligné, lundi, le besoin des pays exportateurs de main-d’uvre de trouver des moyens pratiques à même de faire de l’immigration des compétences un souci commun et un facteur mutuellement profitable aussi bien pour les pays d’origine que pour les pays d’accueil.
Dans une allocution prononcée à l’ouverture, lundi à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, d’une conférence sur le rôle des migrants dans le développement de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (MENA), Laarayedh a appelé à la nécessité de renforcer la coopération internationale et régionale afin de tirer le meilleur profit du rôle que peuvent jouer les compétences établies à l’étranger dans la réalisation du développement.
Il a, également, appelé à dynamiser les conventions bilatérales et multipartites en faveur de la création d’espaces propices à l’échange d’expériences et d’expertises dans les différents domaines.
Le chef du gouvernement provisoire a fait remarquer que la plupart des pays d’origine n’arrivent pas à profiter du savoir-faire des compétences émigrées et de leur participation à l’effort de développement global et de réforme institutionnelle en raison, notamment, de la mauvaise gouvernance et du manque d’encouragement de l’initiative individuelle et collective.
Ceci a-t-il, dit, a contribué à creuser le fossé entre ces compétences et leurs pays d’origine et à encourager la fuite des cerveaux vers l’occident à un moment où les pays d’origine et leurs économies ont le plus besoin de ce capital humain. Laarayedh a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir les programmes et de réviser les législations et conventions internationales en vue d’encourager les immigrés à retourner dans leurs pays sans obligation d’y rester.
Ceci leur permettra, a-t-il dit, de contribuer au développement de leurs pays à travers le transfert des connaissances et des technologies modernes et au renforcement des liens avec les institutions scientifiques et économiques de leurs pays d’origine.
Le Premier ministre a souligné que les derniers développements politiques dans la région de l’Afrique du nord ont contribué à renforcer les liens des communautés émigrées avec leurs pays d’origine à travers l’adhésion aux initiatives de solidarité, la participation au processus de transition démocratique et le soutien à l’effort de développement de leurs pays.
Ali Laarayedh a souligné que le gouvernement oeuvre à remédier aux lacunes et à aplanir les difficultés qui entravent la participation de la colonie tunisienne à l’étranger à l’effort d’édification dans les différents domaines à travers, notamment, l’instauration de relations de confiance fondées sur le dialogue continu et l’écoute des préoccupations des Tunisiens à l’étranger.
Il s’agit, en outre, a-t-il ajouté, de créer un réseau favorisant des possibilité d’échange avec les compétences tunisiennes à l’étranger et de mettre en place des mécanismes de nature à encourager le transfert des technologies modernes, outre l’élaboration d’une stratégie de communication permettant aux Tunisiens à l’étranger de suivre de près le développement de la situation en Tunisie. Il s’agit, également, a-t-il indiqué de mettre en place une base de données, de développer le système statistique, les recherches et les études sur l’émigration des Tunisiens et de créer un observatoire national de l’émigration.
la conférence sur le rôle des migrants dans le développement de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (MENA) se tient les 13 et 14 mai 2013 à l’initiative du Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) et de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) en collaboration avec le secrétariat d’Etat aux migrations et aux Tunisiens à l’étranger. Les travaux de la conférence seront axés sur l’impact de la mobilité internationale à l’intérieur et en dehors de la région MENA ainsi que sur les politiques qui pourraient être mises en place pour permettre à des jeunes qualifiés d’exprimer leur potentiel soit en contribuant au développement de leur pays d’origine ou en exerçant un travail qualifié dans leur pays d’accueil.
Les experts en migration se pencheront au cours de cette rencontre sur les mécanismes stratégiques mis en place dans les secteurs public et privé aussi bien dans les pays d’origine que dans les pays d’accueil afin de contribuer au renforcement et à la mobilisation des compétences requises sur le marché de l’emploi.