Un conseil ministériel, tenu lundi soir à la Kasbah, sous la présidence du Chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh a adopté un ensemble de mesures et décisions, à caractère social, au profit des familles démunies et des handicapés et pour appuyer les programmes de protection sanitaire et de logement social.
Les mesures issues de la réunion concernent, selon un communiqué de presse de la Présidence du gouvernement, diffusé mardi, les domaines suivants:
– Mesures en faveur des familles démunies :
1/ Augmenter de 10 dinars l’aide permanente en faveur des familles démunies, à partir de juillet 2013.
2/ Elaborer le projet d’une structure de coordination unifiée de lutte contre la pauvreté et d’intégration économique et sociale.
Cette structure aura pour mission de coordonner les efforts et d’assurer la complémentarité des politiques de lutte contre la pauvreté.
– Mesures en faveur des handicapés :
1/ Mettre en place une commission nationale pour l’examen des recommandations et observations du comité onusien chargé des droits des personnes porteuses de handicaps.
2/ Augmenter, de 150 à 200 dinars par mois, la prime de prise en charge dans les familles des handicapés profonds.
3/ Accroitre le nombre des diplômés de l’institut supérieur d’éducation spécialisée pour passer de 50 à 80 diplômés par an. Ces diplômés seront affectés au sein des centres d’éducation spécialisés pour handicapés.
L’objectif de cette mesure est d’améliorer le taux d’encadrement dans ces institutions à partir de l’année scolaire 2013-2014.
4/ Accélérer l’élaboration et l’examen en conseil des ministres du décret relatif au financement public des associations.
5/ Renforcer la coordination entre les ministères de l’éducation, des affaires sociales et de la santé en faveur de l’action préventive et le diagnostic précoce des handicaps.
6/ Accélérer l’organisation du concours de recrutement des personnes handicapées dans la fonction publique. Les procédures de recrutement doivent être finalisées avant fin septembre prochain.
– Mesures en matière de prise en charge sanitaire :
1/ Adopter le système de l’identifiant unique pour les soins gratuits et ceux à tarifs réduits afin d’en faire bénéficier les personnes nécessiteuses. Il s’agit aussi d’en maîtriser les coûts. Un programme doit être proposé à cet effet par le ministère des affaires sociales en coordination avec les départements concernés.
2/ Réaliser une étude pour le financement du système de mutuelle dans le domaine sanitaire susceptible d’appuyer et de compléter le financement public en matière de couverture sanitaire, dont particulièrement les soins gratuits ou à tarifs réduits.
Les résultats de cette étude doivent être présentés dans un délai de trois mois.
– Mesures en faveur du logement social :
1/ Réaliser ou acquérir près de 2800 logements sociaux par le biais des promoteurs immobiliers au profit des personnes à revenus ne dépassant pas le double du revenu minimum professionnel garanti.
2/ Inciter les gouverneurs des régions, en retard dans la mise en oeuvre des programmes d’aide aux familles démunies, à finaliser les projets auxquels intervient le fonds national d’amélioration de logement.
3/ Augmenter de 15% le plafond des prix des logements sociaux, de différentes catégories, concernés par les interventions du Fonds de promotion des logements des salariés.
– Diversifications des sources de financement des interventions sociales :
1/ Accroître les fonds consacrés aux repas scolaires pour atteindre 24 millions de dinars par an.
2/ Elaborer un programme pour la généralisation des restaurants solidaires permanents tout au long de l’année.
Une consultation sera menée notamment auprès des professionnels propriétaires de restaurants. Le ministère des affaires sociales est chargé de proposer un projet dans ce sens.
3/ Mettre en place un mécanisme unifié pour garantir les opérations de financement des petites entreprises et de l’octroi de petits crédits et « des crédits de démarrage» par les ministères des finances, du développement, de l’emploi, des affaires sociales, de la femme et de l’agriculture.
4/ Ouverture d’un dialogue national sur les dossiers du financement des fonds sociaux et du système de compensation des produits de base avec la participation d’experts et des représentants des syndicats, du patronat et de la Société civile.