Tunisie – Liban – Récupération des 28 millions de $ : La vraie histoire du chèque de Leila Trabelsi

Un chèque de 28 millions de $ placés par Leïla Ben Ali dans une banque libanaise a été remis jeudi 11 avril 2013 à Moncef Marzouki, président de la République. Le mérite de leur rapatriement ne lui revient toutefois pas, tout comme il ne revient pas à l’avocat qatari Ali Ben Fetaïs Al-Marri. Avocat qui aurait été chargé par l’ONU de coordonner les enquêtes sur les avoirs détournés par les dirigeants renversés par le printemps arabe sauf peut-être justifier des honoraires astronomiques qu’il aurait obtenus en entrant en lice dans une affaires d’ores et déjà résolue et depuis belle lurette.

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Car les premiers qui ont découvert le compte à numéro ouvert dans une banque libanaise ont été les membres de la commission d’investigation et de lutte contre les malversations et la corruption créée en février 2011.

C’était un samedi alors qu’ils étaient tous enfermés avec leurs dossiers au palais de Sidi Bousaïd et après que la télévision tunisienne ait diffusé la vidéo filmant le bureau de l’ancien Président. La réaction immédiate fût d’en informer Mohamed Ghannouchi à l’époque, Premier ministre qui en a référé au ministre des Affaires étrangères, le sommant de contacter illico presto l’ambassadeur de Tunisie à Beyrouth. L’ambassadeur a donc contacté instantanément les autorités libanaises ainsi que le PDG de la banque qui se sont montrés très coopératifs et ont bloqué le compte. Les 28 millions de $ sont restés depuis à la disposition de l’Etat tunisien.

Lors d’un entretien entre Hamadi Jebali, ancien Chef du Gouvernement, Néjib Mikati, premier ministre libanais et Michel Sleimane, Président du Liban, le rapatriement des 28 millions de $ a de nouveau été mis sur le tapis. Décision fût prise de remettre au plus tôt un chèque du montant au gouverneur de la BCT, Chedly Ayari.

C’est postérieurement que le président tunisien, Moncef Marzouki, monte au créneau insistant auprès de Michel Sleiman pour récupérer les avoirs en question.

Le discours prononcé jeudi 11 avril à propos d’une petite somme récupérée par le Président d’une Tunisie 3 fois millénaire faisant l’éloge d’une petite principauté créée par les Britanniques au 20ème siècle et leur octroyant tout le mérite d’une opération menée et réalisée de bout en bout par des compatriotes est un véritable affront au peuple tunisien.

2 ans pour rapatrier 28 millions de $, acquis depuis février 2011, n’inciterait pas à une fierté outrancière de la part du représentant de la « souveraineté nationale ». Il aurait été plus respectable pour la Tunisie que Monsieur le procureur qatari s’occupe d’autres avoirs dont la récupération est beaucoup plus difficile. Les avoirs placés au Liban relevant uniquement des autorités tunisiennes et libanaises.

Le chèque aurait dû être remis au gouverneur de la BCT dans la discrétion la plus totale. Mais il parait que la prétendue révolution a également bouleversé l’étiquette de la présidence et mis fin au cérémonial et au décorum qui servent à préserver le prestige, la hauteur et la grandeur d’un Etat.

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