Le secrétaire général de la Ligue nationale pour la protection de la révolution Mohamed Daadaa a annoncé mardi un projet de création “d’un front national pour la préservation de la révolution”, dont le premier congrès se tiendra dans un mois.
“Ce front national sera ouvert à tous les partis politiques, aux associations et aux organisations à l’exception des anciens militants du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD)”, a expliqué de son côté le secrétaire général du front national pour la rectification du processus syndical Mohamed Lassad Abid, lors d’une conférence de presse consacrée aux événements place Mohamed Ali du 4 décembre dernier.
M. Abid a souligné que “le front national de rectification du processus syndical avait appelé à la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat du leader Farhat Hached, un événement qui appartient à tous les Tunisiens et n’est pas la seule propriété de l’UGTT“, a-t-il dit, lors de cette rencontre avec la presse organisée par son organisation et la ligue nationale pour la protection de la révolution.
“Des personnes appartenant à l’UGTT ont été les premiers à commencer les violences à l’encontre des manifestants” a- t-il dit appuyant ses dires par la projection de films vidéo et de photos pris, selon lui, lors des événements place Mohamed Ali le 4 décembre dernier.
“Les slogans scandés par les manifestants étaient pacifiques et n’ont pas appelé au renversement de l’UGTT mais plutôt à l’assainissement de cette organisation de la corruption” a-t-il expliqué. Les slogans “ont été diabolisés par la direction de l’UGTT”, a-t-il encore ajouté.
“Il est de notre droit en tant que syndicalistes de revendiquer l’assainissement de l’organisation. Nous avons crié “dégage” à l’adresse des militants de l’ex-RCD et des personnes corrompues au sein de l’UGTT. Nous avons appelé à une transparence financière de l’UGTT mais nous avons été surpris par les agressions des milices de l’UGTT qui nous ont attaqués en faisant preuve de violence physique et verbale et en utilisant le gaz paralysant”, a-t-il dit.
M. Abid a aussi appelé à la constitution d’un comité syndical pour superviser les élections au sein de l’UGTT. “Nous continuerons notre lutte pour faire tomber la direction de l’UGTT qui se trouve aujourd’hui impliquée dans la contre-révolution”, a-t-il insisté.
M. Abid a présenté lors de la rencontre de presse un bilan statistique des grèves organisées par l’UGTT. Selon M. Abid “sous le règne de Ben Ali on a comptabilisé 15 mille heures de grèves et aucune grève générale. On a enregistré 500 heures de grève sous le gouvernement de Béji Caïd Essebsi.
Depuis le 23 octobre 2011 et à ce jour les grèves ont atteint près de 35 mille heures outre le préavis de deux grèves générales dont l’une a été observée et l’autre a été reportée”.
Abid a ajouté que les grèves organisées par l’UGTT sous Ben Ali n’ont pas dépassé les trois jours alors qu’elles ont dépassé un mois après la révolution. Il a indiqué que 90 % des grèves après la révolution ont été organisées sans tenir compte des délais de préavis de 10 jours. Cette condition était respectée sous le règne de Ben Ali.
Evoquant la composition de la commission d’enquête dans les événements place Mohamed Ali, le porte-parole de la ligue nationale de protection de la révolution Nassreddine Wasfa s’est interrogé sur les raisons de l’exclusion de la ligue de la commission alors qu’elle constitue la troisième partie impliquée dans les événements Place Mohamed Ali selon ses détracteurs a-t-il dit.
Il a condamné l’acharnement à accuser uniquement la ligue nationale de protection de la révolution ajoutant que “le motif de cet acharnement est qu’on cherche à éloigner les soupçons des véritables accusés, parmi les proches du gouvernement et de l’UGTT”, a-t-il dit.
“La ligue avait appelé ses militants le 4 décembre 2012 à une autre manifestation devant l’assemblée constituante et il nous était difficile de se trouver dans deux manifestations organisées simultanément”, a-t-il soutenu expliquant que “La diabolisation de la Ligue vise à étouffer le derniers bastion de la révolution”.