L’inégalité d’accès à l’emploi se creuse entre hommes et femmes mais aussi entre femme citadine et femme rurale. A en juger par les différentes stratégies et statistiques relatives à l’emploi en Tunisie.
Les femmes rurales qui représentent, pourtant, 35 pc de la gente féminine tunisienne, se trouvent, en effet, confrontées à davantage de difficultés d’accès au marché du travail, confie de son côté le chargé des études et prospectives au ministère de la formation professionnelle et de l’emploi Akram Belhaj Rhouma. Les chiffres de l‘Institut national de la statistique (INS) en 2012, montrent que le marché de l’emploi est « masculin par excellence », a t-il ajouté, précisant que les 3/4 des employés sont des hommes (75,3 contre 24,7pc).
Ce taux varie en fonction du niveau d’instruction intellectuel et de la localisation géographique ( urbaine ou rurale). Dans le monde rurale, la femme est surtout présente sur le marché secondaire du travail. Elle représente 45,56 pc de la catégorie d’aide familiale permanente qui désigne la main-d’uvre de la petite agriculture domestique peu rémunérée.
Seulement 4,07 pc de la population des promoteurs de projets agricoles sont des femmes ( statistiques de l’agence de promotion des investissements agricoles entre 1985 et 2012) et 5,8pc sont des exploitantes agricoles, selon les chiffres de 2010-2011, confie la directrice du bureau d’appui à la femme rurale au ministère de l’agriculture Mme Nerjes Hamrouni. Dans la stratégie nationale d’emploi aucun chapitre n’est réservé à la femme rurale.
Juste des mesures à mettre en uvre dans le cadre de ses plans d’action et qui portent uniquement sur la formation. Le ministère de la femme avait préconisé l’élaboration, dans le cadre de cette stratégie d’une analyse exhaustive de la situation de la femme rurale et d’évaluer quantitativement son accès aux divers services, affirme Jazia Hammami, directeur adjoint de la protection et de l’encadrement de la femme. Le département avait, également, appelé à l’encouragement des projets féminins, au soutien des femmes artisanes et à l’appui des groupements féminins ruraux, en renforçant leur vocation économique ajoute la responsable.
DI/TAP