Tunisie – Article 95 – Groupe armé : Ennahdha est-elle concernée par l’affaire «Dammak» ?

On se rappelle de l’affaire Fethi Dammak, que le site nawaat.org a révélé; Dammak, cet homme d’affaires un peu louche dont des conversations enregistrées ont révélé ses liens avec une scabreuse affaire de trafics d’armes, de planification d’assassinat d’hommes politiques, d’hommes d’affaires et des journalistes…

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Après approfondissement de l’enquête, Nawaat revient à la charge et déclare que les résultats l’orientent plus vers la piste d’une organisation parallèle aux appareils de l’Etat et qui serait en lien avec le parti islamiste Ennahdha. Nawaat se base sur le fait que deux personnes en discussions avec Damak s’avère être des cadres du parti islamiste dont l’un d’eux (Belhassen Naccache) est carrément maire de la Médina Jadida (gouvernorat de Ben Arous). Le deuxième personnage, Ali Ferchichi, est également membre d’Ennahdha.

Nawaat est depuis ce matin inaccessible et il subit sûrement des attaques malveillantes à cause de ce qu’il a révélé …

Nawaat publie un schéma du réseau qu’il a découvert et qui mènerait selon ses dires aux plus hauts sommets de l’Etat à savoir les ministres Laariyadh (de l’Intérieur) et B’hiri (de la Justice).

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Cette histoire tombe à un très mauvais moment pour le parti de Rached Ghannouchi  dont les liens avec les groupes armés et jihadistes sont à la une …ça a déjà commencé avec les accointances plus que douteuses avec les salafistes violents qui se sont manifestés plusieurs fois en 2012 sans que la police les inquiète un tant soit peu ! Au contraire Ghannouchi les a défendus en les qualifiant de ses fils !

Il a fallu le coup de tonnerre de l’attaque de l’ambassade US pour que le gouvernement de la Troïka daigne enfin arrêter une centaine de salafistes et des barbus. La tendance violente de ses barbus s’est renforcée après les accrochages à Douar Hicher, après les sorties répétées des LPR, et surtout après le coup de la cellule AQMI de Fernana dont un des membres arrêté par la police se révèle un nahdhaoui et deux autres de la tendance salafiste.

Pour ne rien arranger, on découvre le pot aux roses de l’article 95 du projet de Constitution dont un paragraphe laisse la porte ouverte à une éventuelle constitution de groupes armées en dehors de l’Etat ! Des images de cauchemars viennent à la tête ! De la Garde de Fer des Frères Musulmans en Egypte de 1947 et dont Anouar Sadate était un des membres avant de rejoindre Nasser, à la création par une loi spéciale des Pasdarans, les fameux gardiens de la Révolution en Iran et qui sont aujourd’hui la milice du régime des ayatollahs.

La vigilance est de mise, préconisent tous les observateurs en Tunisie mais également à travers le monde ! Les Frères musulmans égyptiens viennent de protester parce que la police a refusé à des instructeurs des pasdarans d’entrer en Egypte sur invitation des islamistes.

A.B.M

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