Des marches et des sit-ins de solidarité avec les habitants de Siliana ont été organisés, vendredi, dans de nombreuses villes du pays, à la suite des évènements survenus dans la région et durant lesquels de nombreux citoyens et des agents de sécurité avaient été blessés, en plus de l’incendie de plusieurs locaux sécuritaires et d’établissements de services publics.
Dans ce sens, la coordination régionale du Front populaire de Béja a organisé, une marche et deux rassemblements de protestations devant le siège du gouvernorat. Les participants ont scandé des slogans appelant au départ du gouvernement et dénoncé la violence des structures du ministère de l’Intérieur, tout en soulignant la solidarité totale avec les habitants de Siliana. Le Parti des nationaux démocrates a, pour sa part, rendu public un communiqué dont l’agence TAP a reçu une copie, à la suite des déclarations du ministre de l’intérieur, qui avait accusé ce parti et son secrétaire général d’être derrière les troubles vécus par la région de Siliana. Le communiqué souligne, en particulier, que “les mouvements de protestation à Siliana sont le résultat de la tension causée par le gouverneur”.
De son côté, l’Union régionale du travail (URT) de Béja a dénoncé, dans un communiqué, la violence subie par les habitants de Siliana et appelé le gouvernement provisoire et l’assemblée nationale constituante à mettre fin “aux pratiques répressives contre le peuple”.
A Gafsa, les participants à une marche organisée à l’appel du Front populaire ont appelé à la libération de toutes les personnes arrêtées au cours des mouvements de protestations, que ce soit à Gafsa ou ailleurs. Ils ont appelé le gouverneur à Gafsa à partir, à son tour, et à adopter “le critère de la compétence et de l’expérience dans la désignation des responsables de l’Etat et non sur la base de l’allégeance partisane”, comme le souligne l’un des dirigeants du Front populaire à Gafsa, Ammar Amroussia. En outre, un sit-in ouvert se poursuit depuis plus de deux semaines devant le siège du gouvernorat, à l’appel du Front populaire, pour demander le licenciement du gouverneur de Gafsa et le chef du district de la sécurité nationale, ainsi que l’accélération des programmes de développement et la réservation d’une partie des revenus de la Compagnie des phosphates de Gafsa au développement de la région.
A Monastir, l’URT et le Front populaire ont organisé une marche à laquelle avaient participé le Parti républicain, Nidaa Tounés et les composantes de la société civile dont le réseau Doustourouna, l’association “Awfia” (Fidèles), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), l’Association tunisienne des femmes démocrates et plusieurs personnalités indépendantes. Les participants ont été unanimes à rejeter les pratiques sécuritaires qu’ils ont qualifiées de “répressives” envers les habitants de Siliana. Ils ont appelé le gouvernement à parachever les objectifs de la révolution et de satisfaire les revendications du développement et à l’emploi, dans les différentes régions du pays.
Pour sa part, la coordination régionale de Bizerte du Front populaire a organisé un sit-in devant le siège de l’URT, au cours duquel, les représentants des partis adhérant au Front ont pris la parole pour souligner leur soutien total aux protestations des habitants de Siliana, ainsi que leur appui à leurs revendications légitimes et leur rejet de ce qu’ils ont qualifié “de pratiques du pouvoir pour réprimer et déformer le militantisme des travailleurs, des agriculteurs, des fonctionnaires, des jeunes et de l’ensemble des habitants de Siliana”.
A Nabeul, une marche de solidarité avec les habitants de Siliana a été organisée dans le centre-ville, à l’appel de la coordination régionale du Front populaire. Des défenseurs des droits de l’Homme, des syndicalistes et des citoyens y ont dénoncé surtout “l’usage exagéré de la violence envers les protestataires à Siliana et dans d’autres régions du pays”.
Photo: AFP
WMC/TAP
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