Sadok Belaid : 23 octobre marquera la fin de la légitimité électorale

Pr Sadok Belaid, constitutionnaliste et ex-doyen de la Faculté de Droit de Tunis,  a accordé une interview exclusive à notre confrère La Presse de Tunisie dans laquelle il réaffirme encore une fois que la date du 23 octobre 2012 marquera la fin de la légitimité électorale et estime que la conférence de dialogue national du 16 octobre entre la centrale syndicale l’UGTT et le parti Ennahdha pourrait aider à sortir de l’impasse et à trouver une autre légitimité, consensuelle celle-là. 

Voici quelques extraits de son interview:

« L’initiative de l’UGTT est implicitement basée sur la fin de cette légitimité électorale et sur l’ouverture du dialogue, en toute démocratie, à toutes les parties prenantes, sur un pied de stricte égalité entre elles».

« Il n’y a pas d’alternative politiquement viable et crédible à cette intervention d’un «middle man» capable comme l’est l’UGTT de peser de tout son poids dans le processus pour aboutir à des solutions équilibrées et acceptables pour toutes les parties».

« Pour la réussite de ce dialogue, il ne doit pas y avoir de préalables, ni d’exclusion : présenter des exigences sur le premier ou sur le second point condamnerait par avance, à l’échec total  l’initiative et contribuerait à exaspérer le «conciliateur», lui-même».

« Le but final et fondamental étant l’achèvement de l’actuelle période transitoire et le passage à la légitimité constitutionnelle tant attendue par la nation».

« Pour ce qui est de la date du 23 octobre (ou 25 novembre, selon notre proposition), que le Premier ministre veut saluer comme un attendrissant anniversaire…, une première chose est certaine : cette date est, d’un point de vue constitutionnel, une date butoir ; elle marque la fin de la légitimité électorale de l’ANC, dans sa composition actuelle : quelque chose s’est terminé, sans gloire».

« La Tunisie a connu, depuis la Révolution, deux autres périodes transitoires; «période M. Ghannouchi» et «période B. Caïd-Essebsi» et elle a bien été obligée de trouver des moyens de s’en sortir. Nous sommes actuellement dans une troisième période transitoire; appelons-la «période Ennahdha» qui se termine le 23 octobre/25 novembre et pour laquelle il faut trouver la solution dans le cadre d’une quatrième période de transition».

« Les modalités peuvent changer d’une proposition à une autre ; mais, nous semble-t-il, tout le monde peut se mettre d’accord sur l’institution de cette conférence nationale, d’un gouvernement de technocrates chargé de gérer les affaires courantes et urgentes et d’un conseil des sages, qui aura la charge de gérer, par ses délibérations, les affaires du pays, selon une feuille de route agréée et limitée dans le temps».

Source: La Presse de Tunisie

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